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#6 Lettre persanes

-Le sujet-

  À travers le regard deux voyageurs étrangers, Montesquieu donne une image parfois comique, souvent étonnante de la France du ⅩⅧ siècle. Et vous, quelle est votre image de la France du ⅩⅩⅠ siècle? Pensez- vous que la société française est différente de la société japonaise?

-Composition-

Lettre Levants

  Malgré la saison froide, beaucoup de fleurs des boutiques décorent les quatre coins de la ville d’art. Je me promène dans un rue en m’amusant de la belle vue. Tout à coup, je sens quelque chose de mou sous mon pied. Les excréments des chiens sous des feuilles mortes ! Les Parisiens ne les récupèrent jamais, car ils ne veulent pas prendre le travail aux moto-crottes. Quoique « contaminée », l’esthétique de Paris est bien préservée grâce à la loi Malraux. Même le McDonald’s la respecte et a du chic sur les Champs-Elysées. Pour satisfaire notre désir de beauté, le musée du Louvre ouvre gratuitement la dimanche, alors que les toilettes ne sont jamais gratuites pour satisfaire le désir naturel. En plus, les Français ne se lavent pas les mains après avoir utilisé les toilettes. Le sens de la beauté ne concorde pas avec celui de l’hygiène.

  Cependant, pour satisfaire notre appétit, des restaurants, des bistrots et des cafés nous offrent la bonne cuisine. Les Parisiens ont le palais fin extrêmement. Mais en marchant dans la rue, je vois une Française mettre des baguettes sans emballage sur l’arrière de la voiture. Au supermarché, je rencontre un garçon mangeant une pomme sans la nettoyer. Le concept de la gastronomie ne concorde pas avec celui de l’hygiène.

  Au printemps, beaucoup de parcs débordent de Parisiens. Qu’est-ce qu’ils font sur des bancs, bien que l’on soit en semaine?

  En été, les touristes inondent Paris, tandis que les Parisiens partent en vacances, et la ville devient littéralement vide.

  Ensuite, voilà, de nouveau la saison où des crottes des chiens se cachent sous des feuilles tombées!

« Lettre Persans »

Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu 

“Les Lettres persanes racontent le voyage de deux Persans, Usbeck et Rica, qui quittent leur pays pour parfaire leur savoir en Occident. Ils viennent s’instruire à Paris. Dans leurs lettres, ils témoignent de leur découverte des mœurs et de la pensée françaises, ce qui permet un jeu de comparaisons et de parallèles entre Orient et Occident : en Orient, ce sont les inégalités, les interdits, la condition des femmes ; en Occident, ce sont la religion, la vie mondaine, l’esclavage et le despotisme. La forme épistolaire permet la multiplicité et le décalage des points de vue. Montesquieu y développe notamment ses idées sur la liberté et l’interdépendance des mœurs et des systèmes politiques. Dans le texte proposé ci-dessous, Rica, après avoir décrit Paris, présente les fonctions et la puissance du roi de France, Louis ⅩⅣ.”

~Extrait du livre~

Rica à Ibben, à Smyrne
  
Nous sommes à Paris depuis un mois, et nous avons toujours été dans un mouvement continuel. Il faut bien des affaires avant qu’on soit logé, qu’on ait trouvé les gens à qui on est adressé, et qu’on se soit pourvu des choses nécessaires, qui manquent toutes à la fois.

  Paris est aussi grand qu’Ispahan. Les maisons y sont si hautes qu’on jugerait qu’elles ne sont habitées que par des astrologues. Tu juges bien qu’une ville bâtie en l’air, qui a six ou sept maisons les unes sur les autres, est extrêmement peuplées, et que, quand tout le monde est descendu dans la rue , il s’y fait un bel embarras.

  Tu ne le croirais pas peut-être : depuis un mois que je suis ici, je n’y ai encore vu marcher personne. Il n’y a point de gens au monde qui tirent mieux parti de leur machine que le Français : ils courent ; ils volent. Les voitures lentes d’Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en syncope. Pour moi, qui ne suis point fait à ce train, et qui vais souvent à pied sans changer d’allure, j’enrage quelquefois comme un Chrétien : car encore passe qu’on m’éclabousse depuis les pieds jusqu’à la tête ; mais je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois régulièrement et périodiquement. Un homme qui vient après moi, et qui me passe, me fait faire un demi-tour, et un autre, qui me croise de l’autre côté, me remet soudain où le premier m’avait pris ; et je n’ai pas fait cent pas, que je suis plus brisé que si j’avais fait dix lieues. Ne crois pas que je puisse, quant à présent, te parler à fond des mœurs  et des coutumes européennes, je n’en ai moi-même qu’une légère idée, et je n’ai eu à peine que le temps de m’étonner.

  Le roi de France est le plus puissant prince de l’Europe. Il n’a point de mines d’or comme le roi d’Espagne, son voisin ; mais il a plus de richesses que lui, parce qu’il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. On lui a vu entreprendre ou soutenir de grandes guerres, n’ayant d’autres fonds que des titres d’honneur à vendre, et, par un prodige de l’orgueil humain, ses troupes se trouvaient payées, ses places munies, et ses flottes équipées.

  D’ailleurs, ce roi est un grand magicien il exerce son empire sur l’esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut. S’il n’a qu’un million d’écus dans son trésor, et qu’il en ait besoin de deux, il n’a qu’à leur persuader qu’un écu en vaut deux, et ils le croient. S’il a une qu’erreurs difficile à soutenir, et qu’il n’ait point d’argent, il n’a qu’à leur mettre dans la tête qu’un morceau de papier est de l’argent, et ils en sont aussitôt convaincus. Il va même jusqu’à leur faire croire qu’il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant, tant est grande la force et la puissance qu’il a sur les esprits.

  Ce que je te dis de ce prince ne doit pas t’étonner : il y a un autre magicien, plus fort que lui, qui n’est pas moins maître de son esprit qu’il l’est lui-même de celui des autres. Ce magicien s’appelle le Pape. Tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu’un, que le pain qu’on mange n’est pas du pain, ou que le vin qu’on boit n’est pas du vin, et mille autres choses de cette espèce…

Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, Lettres persantes, 1721.


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