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ソシュール『一般言語学講義』註解 #14

Mais il faut reconnaître que dans le domaine du syntagme il n’y a pas de limite tranchée entre le fait de langue, marque de l’usage collectif, et le fait de parole, qui dépend de la liberté individuelle.

Cours, p. 173

このシリーズについての概要および凡例はこちら。

原著: pp. 170-175
小林訳: pp. 172-177
菅田訳: pp. 104-113
町田訳: pp. 172-177
各文の頭についている上付きの数字は、原著の「ページ数-行数」を示しています。


Cours 原文 § 1.

CHAPITRE V
RAPPORTS SYNTAGMATIQUES ET RAPPORTS ASSOCIATIFS

§ 1. DÉFINITIONS.

¹⁷⁰⁻⁵Ainsi, dans un état de langue, tout repose sur des rapports ; comment fonctionnent-ils ?
¹⁷⁰⁻⁷Les rapports et les différences entre termes linguistiques se déroulent dans deux sphères distinctes dont chacune est génératrice d’un certain ordre de valeurs ; l’opposition entre ces deux ordres fait mieux comprendre la nature de chacun d’eux. ¹⁷⁰⁻¹¹Ils correspondent à deux formes de notre activité mentale, toutes deux indispensables à la vie de la langue.
¹⁷⁰⁻¹⁴D’une part, dans le discours, les mots contractent entre eux, en vertu de leur enchaînement, des rapports fondés sur le caractère linéaire de la langue, qui exclut la possibilité de prononcer deux éléments à la fois. ¹⁷⁰⁻¹⁷Ceux-ci se rangent les uns à la suite des autres sur la chaîne de la parole. ¹⁷⁰⁻¹⁹Ces combinaisons qui ont pour support l’étendue peuvent être appelées $${\textit{syntagmes.}}$$ ¹⁷⁰⁻²⁰Le syntagme se compose donc toujours de deux ou plusieurs unités consécutives (par exemple : $${\textit{re-lire ;}}$$$${\textit{contre}}$$$${\textit{tous ;}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{humaine ;}}$$$${\textit{Dieu}}$$$${\textit{est}}$$$${\textit{bon ;}}$$$${\textit{s’il}}$$$${\textit{fait}}$$$${\textit{beau}}$$$${\textit{temps,}}$$$${\textit{nous}}$$$${\textit{sortirons,}}$$ etc.). ¹⁷⁰⁻²³Placé dans un syntagme, un terme n’acquiert sa valeur que parce qu’il est opposé à ce qui précède ou ce qui suit, ou à tous les deux.
¹⁷¹⁻⁴D’autre part, en dehors du discours, les mots offrant quelque chose de commun s’associent dans la mémoire, et il se forme ainsi des groupes au sein desquels règnent des rapports très divers. ¹⁷¹⁻⁷Ainsi le mot $${\textit{enseignement}}$$ fera surgir inconsciemment devant l’esprit une foule d’autres mots $${(\textit{enseigner,}}$$$${\textit{renseigner,}}$$ etc., ou bien $${\textit{armement,}}$$$${\textit{changement,}}$$ etc., ou bien $${\textit{éducation,}}$$$${\textit{apprentissage})}$$ ; par un côté ou un autre, tous ont quelque chose de commun entre eux.
¹⁷¹⁻¹³On voit que ces coordinations sont d’une tout autre espèce que les premières. ¹⁷¹⁻¹⁴Elles n’ont pas pour support l’étendue ; leur siège est dans le cerveau ; elles font partie de ce trésor intérieur qui constitue la langue chez chaque individu. ¹⁷¹⁻¹⁶Nous les appellerons $${\textit{rapports}}$$$${\textit{associatifs.}}$$
¹⁷¹⁻¹⁸Le rapport syntagmatique est $${\textit{in}}$$$${\textit{praesentia ;}}$$ il repose sur deux ou plusieurs termes également présents dans une série effective. ¹⁷¹⁻²⁰Au contraire le rapport associatif unit des termes $${\textit{in}}$$$${\textit{absentia}}$$ dans une série mnémonique virtuelle.
¹⁷¹⁻²³A ce double point de vue, une unité linguistique est comparable à une partie déterminée d’un édifice, une colonne par exemple ; celle-ci se trouve, d’une part, dans un certain rapport avec l’architrave qu’elle supporte ; cet agencement de deux unités également présentes dans l’espace fait penser au rapport syntagmatique ; d’autre part, si cette colonne est d’ordre dorique, elle évoque la comparaison mentale avec les autres ordres (ionique, corinthien, etc.), qui sont des éléments non présents dans l’espace : le rapport est associatif.
¹⁷¹⁻³³Chacun de ces deux ordres de coordination appelle quelques remarques particulières.

註解 § 1.

¹⁷⁰⁻⁵Ainsi, dans un état de langue, tout repose sur des rapports ; comment fonctionnent-ils ?

reposer sur … :「…に基礎を置く」
ils = ces rapports

¹⁷⁰⁻⁷Les rapports et les différences entre termes linguistiques se déroulent dans deux sphères distinctes dont chacune est génératrice d’un certain ordre de valeurs ; l’opposition entre ces deux ordres fait mieux comprendre la nature de chacun d’eux.

termes linguistiques : 「言語事項」。語だけでなく文法項目も含む概念。161-4も参照
se dérouler
: 「展開する、繰り広げられる」
dont = (chacune) de ces deux sphères distinctes
faire : ここでは使役構文だが、無生物が主語の場合はしばしば「…によって、…することができる、…によって…する結果となる」のような意味合いになる。

¹⁷⁰⁻¹¹Ils correspondent à deux formes de notre activité mentale, toutes deux indispensables à la vie de la langue.

la vie de la langue : 18-3 も参照

¹⁷⁰⁻¹⁴D’une part, dans le discours, les mots contractent entre eux, en vertu de leur enchaînement, des rapports fondés sur le caractère linéaire de la langue, qui exclut la possibilité de prononcer deux éléments à la fois.

d’une part : 「一方で」  171-4 の D’autre part「他方で」と対になっている。
discours : 31-8 も参照。「あえて定義してみるならば: 話線とは言が言連鎖として展開されたものである […]. 線的であることを特質とするので,それは話線と称するに値する.」(小林訳訳注, p. 429)
contracter des rapports :「関係を結ぶ」
en vertu de
… :「…によって、…の結果として」
à la fois :「同時に」

¹⁷⁰⁻¹⁷Ceux-ci se rangent les uns à la suite des autres sur la chaîne de la parole.

Ceux-ci = ces éléments. 町田訳(p. 172)は「単語は」と訳しているが、それであれば、単に ils、ないし ceux-là にすべきところ。あるいは élément = mot と捉えているのかもしれないが、必ずしも mot に限られるものではない。
à la suite de
 … :「…の後ろに、…のあとで」ここでは les un … les autres で挟んで「Aの後にB、Bの後にC、Cの後に…」と順々に続いていく意。

¹⁷⁰⁻¹⁹Ces combinaisons qui ont pour support l’étendue peuvent être appelées $${\textit{syntagmes.}}$$

avoir pour support … :「…を支えとする」
l’étendue : 171-14で対比されるように、rapports associatifs が「脳内」でつながっているのに対して、こちらは物理的な実現が「時間的な広がり」(文字であれば、空間的な広がり)を必要とするということ。

¹⁷⁰⁻²⁰Le syntagme se compose donc toujours de deux ou plusieurs unités consécutives (par exemple : $${\textit{re-lire ;}}$$$${\textit{contre}}$$$${\textit{tous ;}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{humaine ;}}$$$${\textit{Dieu}}$$$${\textit{est}}$$$${\textit{bon ;}}$$$${\textit{s’il}}$$$${\textit{fait}}$$$${\textit{beau}}$$$${\textit{temps,}}$$$${\textit{nous}}$$$${\textit{sortirons,}}$$ etc.).

se composer de … :「…からできている、…で構成される」
*菅田訳(p. 105)で fait が faìt になっている。
なお s’il fait beau temps, nous sortirons で一つの文だが(つまり「従属節+主節」という組み合わせの例なのだが)、町田訳(p. 172)ではセミコロン (;) で区切ってしまっている。単なる誤植でないことは注 301) でわざわざ個別に説明していることからもわかる。なお sortirons を「出発する」と訳しており、これも誤訳とまでは言えないかもしれないが、原義は「外に出る」「出かける」である。

¹⁷⁰⁻²³Placé dans un syntagme, un terme n’acquiert sa valeur que parce qu’il est opposé à ce qui précède ou ce qui suit, ou à tous les deux.

¹⁷¹⁻⁴D’autre part, en dehors du discours, les mots offrant quelque chose de commun s’associent dans la mémoire, et il se forme ainsi des groupes au sein desquels règnent des rapports très divers.

d’autre part :「他方で」
en dehors de … :「…の外に、の外側で」
de : 不定代名詞(ここでは quelque chose)を形容詞で修飾する際は de が必要。
il se forme … : 非人称構文「…が形成される、生じる」
au sein de … :「…の内部で」
au sein
desquels = (des rapports très divers règnent ) au sein de ces groupes

¹⁷¹⁻⁷Ainsi le mot $${\textit{enseignement}}$$ fera surgir inconsciemment devant l’esprit une foule d’autres mots $${(\textit{enseigner,}}$$$${\textit{renseigner,}}$$ etc., ou bien $${\textit{armement,}}$$$${\textit{changement,}}$$ etc., ou bien $${\textit{éducation,}}$$$${\textit{apprentissage})}$$ ; par un côté ou un autre, tous ont quelque chose de commun entre eux.

*町田訳(p. 173)で renseigner に「教える」と語釈を添えている箇所について、熊本(2017, e50)は「知らせる、情報を与える」と修正している。「教える」も誤訳とは言えないが enseigner とはその用法が異なるので、その差がわかる語釈が望ましい。

¹⁷¹⁻¹³On voit que ces coordinations sont d’une tout autre espèce que les premières.

de : d’un(e) + 名詞 + 形容詞 で性質や特徴を示す属詞相当になる。cf. 朝倉『事典』de I. 19º
les premières = syntagmes

¹⁷¹⁻¹⁴Elles n’ont pas pour support l’étendue ; leur siège est dans le cerveau ; elles font partie de ce trésor intérieur qui constitue la langue chez chaque individu.

faire partie de … :「…の一部をなす、…に所属する」

¹⁷¹⁻¹⁶Nous les appellerons $${\textit{rapports}}$$$${\textit{associatifs.}}$$

les = ces coordinations

¹⁷¹⁻¹⁸Le rapport syntagmatique est $${\bm{in}}$$$${\bm{praesentia ;}}$$ il repose sur deux ou plusieurs termes également présents dans une série effective.

in praesentia : ラテン語。小林訳(p. 173)「顕在である」、菅田訳(p. 107)「目前にある」、町田訳(p. 173)「「現存の」ものである」
reposer sur … :「…に基礎を置く」

¹⁷¹⁻²⁰Au contraire le rapport associatif unit des termes $${\bm{in}}$$$${\bm{absentia}}$$ dans une série mnémonique virtuelle.

au contraire :「反対に、それどころか」
in absentia
: ラテン語。小林訳(p. 173)「潜在する」、菅田訳(p. 107)「目前にない」、町田訳(p. 173)「不在の」

¹⁷¹⁻²³A ce double point de vue, une unité linguistique est comparable à une partie déterminée d’un édifice, une colonne par exemple ; celle-ci se trouve, d’une part, dans un certain rapport avec l’architrave qu’elle supporte ; cet agencement de deux unités également présentes dans l’espace fait penser au rapport syntagmatique ; d’autre part, si cette colonne est d’ordre dorique, elle évoque la comparaison mentale avec les autres ordres (ionique, corinthien, etc.), qui sont des éléments non présents dans l’espace : le rapport est associatif.

colonne, architrave, ordre dorique, ionique, corinthien : 下記の図版を参照のこと。
d’une part …, d’autre part … :「一方では…、他方では…」
cette colonne est d’ordre dorique : de + 名詞 + 形容詞 で性質や特徴を示す属詞相当になる。cf. 朝倉『事典』de I. 19º

『ロワイヤル仏和中辞典』第二版, colonne

¹⁷¹⁻³³Chacun de ces deux ordres de coordination appelle quelques remarques particulières.

ordres : ややこしい気もするが、直前の ordre「(円柱の)オーダー」ではなく、rapport syntagmatique, rapport associatif のこと。

Cours 原文 § 2.

§ 2. LES RAPPORTS SYNTAGMATIQUES.

[…] ¹⁷²⁻³la notion de syntagme s’applique non seulement aux mots, mais aux groupes de mots, aux unités complexes de toute dimension et de toute espèce (mots composés, dérivés, membres de phrase, phrases entières).
¹⁷²⁻⁷Il ne suffit pas de considérer le rapport qui unit les diverses parties d’un syntagme entre elles (par exemple $${\textit{contre}}$$ et $${\textit{tous}}$$ dans $${\textit{contre}}$$ $${\textit{tous,}}$$ $${\textit{contre}}$$ et $${\textit{maître}}$$ dans $${\textit{contremaître})}$$ ; il faut tenir compte aussi de celui qui relie le tout à ses parties (par exemple $${\textit{contre}}$$ $${\textit{tous}}$$ opposé d’une part à $${\textit{contre,}}$$ de l’autre à $${\textit{tous,}}$$ ou $${\textit{contremaître}}$$ opposé à $${\textit{contre}}$$ et à $${\textit{maître}).}$$
¹⁷²⁻¹⁴On pourrait faire ici une objection. La phrase est le type par excellence du syntagme. ¹⁷²⁻¹⁵Mais elle appartient à la parole, non à la langue ; ne s’ensuit-il pas que le syntagme relève de la parole ? ¹⁷²⁻¹⁷Nous ne le pensons pas. ¹⁷²⁻¹⁸Le propre de la parole, c’est la liberté des combinaisons ; il faut donc se demander si tous les syntagmes sont également libres.
¹⁷²⁻²¹On rencontre d’abord un grand nombre d’expressions qui appartiennent à la langue ; ce sont les locutions toutes faites, auxquelles l’usage interdit de rien changer, même si l’on peut y distinguer, à la réflexion, des parties significatives (cf. $${\textit{à}}$$ $${\textit{quoi}}$$ $${\textit{bon ?}}$$ $${\textit{allons}}$$ $${\textit{donc !}}$$ etc.). […] ¹⁷²⁻³²On peut citer aussi les mots qui, tout en se prêtant parfaitement à l’analyse, sont caractérisés par quelque anomalie morphologique maintenue par la seule force de l’usage (cf. $${\textit{difficulté}}$$ vis-à-vis de $${\textit{facilité,}}$$ etc., $${\textit{mourrai}}$$ en face de $${\textit{dormirai,}}$$ etc.).
¹⁷³⁻⁴Mais ce n’est pas tout ; il faut attribuer à la langue, non à la parole, tous les types de syntagmes construits sur des formes régulières. ¹⁷³⁻⁶En effet, comme il n’y a rien d’abstrait dans la langue, ces types n’existent que si elle en a enregistré des spécimens suffisamment nombreux. ¹⁷³⁻⁸Quand un mot comme $${\textit{indécorable}}$$ surgit dans la parole, il suppose un type déterminé, et celui-ci à son tour n’est possible que par le souvenir d’un nombre suffisant de mots semblables appartenant à la langue $${(\textit{impardonnable,}}$$ $${\textit{intolérable,}}$$ $${\textit{infatigable,}}$$ etc.). ¹⁷³⁻¹³Il en est exactement de même des phrases et des groupes de mots établis sur des patrons réguliers ; des combinaisons comme $${\textit{la}}$$ $${\textit{terre}}$$$${\textit{tourne,}}$$ $${\textit{que}}$$ $${\textit{vous}}$$ $${\textit{dit-il ?}}$$ etc., répondent à des types généraux, qui ont à leur tour leur support dans la langue sous forme de souvenirs concrets.
¹⁷³⁻¹⁹Mais il faut reconnaître que dans le domaine du syntagme il n’y a pas de limite tranchée entre le fait de langue, marque de l’usage collectif, et le fait de parole, qui dépend de la liberté individuelle. ¹⁷³⁻²²Dans une foule de cas, il est difficile de classer une combinaison d’unités, parce que l’un et l’autre facteurs ont concouru à la produire, et dans des proportions qu’il est impossible de déterminer.

註解 § 2.

¹⁷²⁻³la notion de syntagme s’applique non seulement aux mots, mais aux groupes de mots, aux unités complexes de toute dimension et de toute espèce (mots composés, dérivés, membres de phrase, phrases entières).

non seulement A mais B :「AだけでなくBも」
membre de phrase :「文の成員、要素」小林訳(p. 173)は「文肢」と訳しているが、菅田訳(p. 107)が訳しているように「句」に相当するものと考えて問題ないと思う。

¹⁷²⁻⁷Il ne suffit pas de considérer le rapport qui unit les diverses parties d’un syntagme entre elles (par exemple $${\textit{contre}}$$ et $${\textit{tous}}$$ dans $${\textit{contre}}$$ $${\textit{tous,}}$$ $${\textit{contre}}$$ et $${\textit{maître}}$$ dans $${\textit{contremaître})}$$ ; il faut tenir compte aussi de celui qui relie le tout à ses parties (par exemple $${\textit{contre}}$$ $${\textit{tous}}$$ opposé d’une part à $${\textit{contre,}}$$ de l’autre à $${\textit{tous,}}$$ ou $${\textit{contremaître}}$$ opposé à $${\textit{contre}}$$ et à $${\textit{maître}).}$$

tenir compte de … :「…を考慮に入れる」
celui = le rapport
le tout : 名詞「(部分に対する)全体」
菅田訳(p. 107) では (contre)maître の accent circonflexe がすべて落ちている(新正書法では認められてはいるが)。

¹⁷²⁻¹⁴On pourrait faire ici une objection. La phrase est le type par excellence du syntagme.

par excellence :「典型的な、代表的な」

¹⁷²⁻¹⁵Mais elle appartient à la parole, non à la langue ; ne s’ensuit-il pas que le syntagme relève de la parole ? Nous ne le pensons pas.

il s’ensuit que … : 非人称構文「…という結果になる」
relever de … :「…の領域に属する」

¹⁷²⁻¹⁸Le propre de la parole, c’est la liberté des combinaisons ; il faut donc se demander si tous les syntagmes sont également libres.

propre : 名詞「特性、特質」

¹⁷²⁻²¹On rencontre d’abord un grand nombre d’expressions qui appartiennent à la langue ; ce sont les locutions toutes faites, auxquelles l’usage interdit de rien changer, même si l’on peut y distinguer, à la réflexion, des parties significatives (cf. $${\textit{à}}$$ $${\textit{quoi}}$$ $${\textit{bon ?}}$$ $${\textit{allons}}$$ $${\textit{donc !}}$$ etc.).

un +形容詞+ nombre de … :「…な数の…」
toutes faites :「既製の、紋切り型の」
auxquelles
 = (l’usage interdit de rien changer) à ces locutions
ne rien changer à … :「…を何一つ変えない」
y = dans ces locutions
à la réflexion : よく考えてみると

¹⁷²⁻³²On peut citer aussi les mots qui, tout en se prêtant parfaitement à l’analyse, sont caractérisés par quelque anomalie morphologique maintenue par la seule force de l’usage (cf. $${\textit{difficulté}}$$ vis-à-vis de $${\textit{facilité,}}$$ etc., $${\textit{mourrai}}$$ en face de $${\textit{dormirai,}}$$ etc.).

se prêter à … :「…に応じる、…に適している」
en face de … :「…に対立して」
facile → facilité であるならば、difficile → *difficilité が、dormir → dormirai であるならば、mourir → *mourirai が、それぞれ想定されるところだが、実際にはそうなっていないということ。

¹⁷³⁻⁴Mais ce n’est pas tout ; il faut attribuer à la langue, non à la parole, tous les types de syntagmes construits sur des formes régulières.

¹⁷³⁻⁶En effet, comme il n’y a rien d’abstrait dans la langue, ces types n’existent que si elle en a enregistré des spécimens suffisamment nombreux.

comme : 原因・理由を表す「~なので」。この場合の comme 節は主節の前に置かれる。
de : 不定代名詞(ここでは rien)を形容詞で修飾する場合 de が必要。
en = (la langue a enregistré des spécimens) de ces types
spécimens : 発音注意 /spe.si.mɛn/

¹⁷³⁻⁸Quand un mot comme $${\textit{indécorable}}$$ surgit dans la parole, il suppose un type déterminé, et celui-ci à son tour n’est possible que par le souvenir d’un nombre suffisant de mots semblables appartenant à la langue $${(\textit{impardonnable,}}$$ $${\textit{intolérable,}}$$ $${\textit{infatigable,}}$$ etc.).

à son tour : 「今度は….が」
un +形容詞+ nombre de … :「…な数の…」

¹⁷³⁻¹³Il en est exactement de même des phrases et des groupes de mots établis sur des patrons réguliers ; des combinaisons comme $${\textit{la}}$$ $${\textit{terre}}$$$${\textit{tourne,}}$$ $${\textit{que}}$$ $${\textit{vous}}$$ $${\textit{dit-il ?}}$$ etc., répondent à des types généraux, qui ont à leur tour leur support dans la langue sous forme de souvenirs concrets.

Il en est de même de … :「…についても同様である」
patron :「型、パターン」
à leur tour (= à son tour) : 「今度は….が」
sous forme de + 無冠詞名詞 :「…の形で、…として」
*町田訳(p. 175)で dit-il が di-il になっている。

¹⁷³⁻¹⁹Mais il faut reconnaître que dans le domaine du syntagme il n’y a pas de limite tranchée entre le fait de langue, marque de l’usage collectif, et le fait de parole, qui dépend de la liberté individuelle.

¹⁷³⁻²²Dans une foule de cas, il est difficile de classer une combinaison d’unités, parce que l’un et l’autre facteurs ont concouru à la produire, et dans des proportions qu’il est impossible de déterminer.

une foule de … :「たくさんの、多数の」
concourir à inf. :「…するために協力する、力を合わせて…する」

Cours 原文 § 3.

§ 3. LES RAPPORTS ASSOCIATIFS.

¹⁷³⁻²⁷Les groupes formés par association mentale ne se bornent pas à rapprocher les termes qui présentent quelque chose de commun ; l’esprit saisit aussi la nature des rapports qui les relient dans chaque cas et crée par là autant de séries associatives qu’il y a de rapports divers. ¹⁷³⁻³²Ainsi dans $${\textit{enseignement,}}$$ $${\textit{enseigner,}}$$ $${\textit{enseignons,}}$$ etc., il y a un élément commun à tous les termes, le radical ; mais le mot $${\textit{enseignement}}$$ peut se trouver impliqué dans une série basée sur un autre élément commun, le suffixe (cf. $${\textit{enseignement,}}$$ $${\textit{armement,}}$$ $${\textit{changement,}}$$ etc.) ; l’association peut reposer aussi sur la seule analogie des signifiés $${(\textit{enseignement,}}$$ $${\textit{instruction,}}$$ $${\textit{apprentissage,}}$$ $${\textit{éducation,}}$$ etc.), ou au contraire, sur la simple communauté des images acoustiques (par exemple $${\text{enseigne}\textit{ment}}$$ et $${\text{juste}\textit{ment})}$$. ¹⁷⁴⁻⁷Donc il y a tantôt communauté double du sens et de la forme, tantôt communauté de forme ou de sens seulement. ¹⁷⁴⁻⁹Un mot quelconque peut toujours évoquer tout ce qui est susceptible de lui être associé d’une manière ou d’une autre.
¹⁷⁴⁻¹²Tandis qu’un syntagme appelle tout de suite l’idée d’un ordre de succession et d’un nombre déterminé d’éléments, les termes d’une famille associative ne se présentent ni en nombre défini, ni dans un ordre déterminé. ¹⁷⁴⁻¹⁵Si on associe $${\textit{désir-eux,}}$$ $${\textit{chaleur-eux,}}$$ $${\textit{peur-eux,}}$$ etc., on ne saurait dire d’avance quel sera le nombre des mots suggérés par la mémoire, ni dans quel ordre ils apparaîtront. ¹⁷⁴⁻¹⁸Un terme donné est comme le centre d’une constellation, le point où convergent d’autres termes coordonnés, dont la somme est indéfinie.

¹⁷⁴⁻²²Cependant, de ces deux caractères de la série associative, ordre indéterminé et nombre indéfini, seul le premier se vérifie toujours ; le second peut manquer. ¹⁷⁴⁻²⁴C’est ce qui arrive dans un type caractéristique de ce genre de groupements, les paradigmes de flexion. ¹⁷⁵⁻²En latin, dans $${\textit{dominus,}}$$ $${\textit{dominī,}}$$ $${\textit{dominō,}}$$ etc., nous avons bien un groupe associatif formé par un élément commun, le thème nominal $${\textit{domin-,}}$$ mais la série n’est pas indéfinie comme celle de $${\textit{enseignement,}}$$ $${\textit{changement,}}$$ etc. ; le nombre des cas est déterminé ; par contre leur succession n’est pas ordonnée spatialement, et c’est par un acte purement arbitraire que le grammairien les groupe d’une façon plutôt que d’une autre ; pour la conscience des sujets parlants le nominatif n’est nullement le premier cas de la déclinaison, et les termes pourront surgir dans tel ou tel ordre selon l’occasion.

註解 § 3.

¹⁷³⁻²⁷Les groupes formés par association mentale ne se bornent pas à rapprocher les termes qui présentent quelque chose de commun ; l’esprit saisit aussi la nature des rapports qui les relient dans chaque cas et crée par là autant de séries associatives qu’il y a de rapports divers.

se borner à inf. :「…するだけにとどめる」
de : 中性代名詞(ここでは quelque chose)を形容詞で修飾するための de。
par là :「それによって」
autant de que de … :「…と同数の…」。数量を比較する名詞が異なる場合は que 以下の名詞にも de がつく。

¹⁷³⁻³²Ainsi dans $${\textit{enseignement,}}$$ $${\textit{enseigner,}}$$ $${\textit{enseignons,}}$$ etc., il y a un élément commun à tous les termes, le radical ; mais le mot $${\textit{enseignement}}$$ peut se trouver impliqué dans une série basée sur un autre élément commun, le suffixe (cf. $${\textit{enseignement,}}$$ $${\textit{armement,}}$$ $${\textit{changement,}}$$ etc.) ; l’association peut reposer aussi sur la seule analogie des signifiés $${(\textit{enseignement,}}$$ $${\textit{instruction,}}$$ $${\textit{apprentissage,}}$$ $${\textit{éducation,}}$$ etc.), ou au contraire, sur la simple communauté des images acoustiques (par exemple $${\text{enseigne}\textit{ment}}$$ et $${\text{juste}\textit{ment})}$$.

radical :「語幹、語基」。町田訳(p. 176)は「語根」としているが、これはむしろ racine の訳として使われる。racine と radicale の使い分けは人にもよるので微妙なところがあるが、radicale が接頭辞や接尾辞、活用語尾などと対立する概念であるのに対して、racine はそれ以上分けられない形態素、あるいは通時言語学で語源的な核を指すのに使われることが多い。
images acoustiques = signifiants

¹⁷⁴⁻⁷Donc il y a tantôt communauté double du sens et de la forme, tantôt communauté de forme ou de sens seulement.

il y a : il y a の後はしばしば無冠詞名詞が続く。

¹⁷⁴⁻⁹Un mot quelconque peut toujours évoquer tout ce qui est susceptible de lui être associé d’une manière ou d’une autre.

susceptible de inf. :「…しうる、する可能性のある」
d’une manière ou d’une autre :「なんらかの方法で、どうにかして、どのみち」

¹⁷⁴⁻¹²Tandis qu’un syntagme appelle tout de suite l’idée d’un ordre de succession et d’un nombre déterminé d’éléments, les termes d’une famille associative ne se présentent ni en nombre défini, ni dans un ordre déterminé.

tandis que … :「…する一方、…であるのに対して」
tout de suite :「すぐに、ただちに」

¹⁷⁴⁻¹⁵Si on associe $${\textit{désir-eux,}}$$ $${\textit{chaleur-eux,}}$$ $${\textit{peur-eux,}}$$ etc., on ne saurait dire d’avance quel sera le nombre des mots suggérés par la mémoire, ni dans quel ordre ils apparaîtront.

d’avance :「あらかじめ、前もって」

¹⁷⁴⁻¹⁸Un terme donné est comme le centre d’une constellation, le point convergent d’autres termes coordonnés, dont la somme est indéfinie.

 = (d’autres termes coordonnés convergent) sur [vers] ce point
dont = (la somme) de ces termes (est indéfinie)

¹⁷⁴⁻²²Cependant, de ces deux caractères de la série associative, ordre indéterminé et nombre indéfini, seul le premier se vérifie toujours ; le second peut manquer.

¹⁷⁴⁻²⁴C’est ce qui arrive dans un type caractéristique de ce genre de groupements, les paradigmes de flexion.

arriver :「〔出来事が〕起こる」
paradigme :「屈折表、変化表」
flexion :「屈折」名詞や形容詞の曲用、動詞の活用などいわゆる語尾変化のこと。

¹⁷⁵⁻²En latin, dans $${\textit{dominus,}}$$ $${\textit{dominī,}}$$ $${\textit{dominō,}}$$ etc., nous avons bien un groupe associatif formé par un élément commun, le thème nominal $${\textit{domin-,}}$$ mais la série n’est pas indéfinie comme celle de $${\textit{enseignement,}}$$ $${\textit{changement,}}$$ etc. ; le nombre des cas est déterminé ; par contre leur succession n’est pas ordonnée spatialement, et c’est par un acte purement arbitraire que le grammairien les groupe d’une façon plutôt que d’une autre ; pour la conscience des sujets parlants le nominatif n’est nullement le premier cas de la déclinaison, et les termes pourront surgir dans tel ou tel ordre selon l’occasion.

thème nominal :「名詞語幹」
cas
 :「(名詞曲用の)格」ラテン語の場合は、主格、対格、属格、与格、奪格、呼格の6つ。
par contre :「それに対して、その代わり」
arbitraire :「恣意的」ここでは、p. 100 以降で定義される「言語の恣意性」とは異なり、一般的な用法で使われている。曲用表の順番は文法家が意図的に配列を選択することができるという点で、必ずしも immotivé ではない。
sujets parlants :「話し手」

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