Pierres dans le ventre et papillons

Aujourd'hui je t'ai vu.

Quelques secondes sur mon mobile.

Aujourd'hui je t'ai rencontrée, sans m'y attendre, sans te chercher.
Tu étais seule, et ta solitude a envahi la mienne.
Comme une couverture chaude, épaisse.
Aujourd'hui j'ai croisé ton regard sans que tu ne croise le mien. Subrepticement, et pourtant jusqu'au fond de mon ventre, rempli de pierres.
Tu y a déposé tous tes doutes, comme on prépare une terre, et tu es venu semer tes peurs.
J'ai cru voir une larme, ou peut-être l'ai-je voulu.
Tu as rendu meuble une terre que je croyais brûlée.

J'aimerai y voir pousser tes doutes, les voir fleurir, apporter la rosée du matin qui imprègne les vêtements après la nuit.
Me réveiller sur tes angoisses, sur tes matins trop gris.
Que tu me regardes comme tu l'as fait, comme j'ai cru que tu le faisais, comme je l'aurais tant voulu.
Que ces yeux tristes se lèvent sur moi . Moi.
Et te sourire.
Comme le nouveau soir qui commence.
Comme la nuit qui s'ouvre sur tous les possibles, et te dire que je reste là jusqu'aux matins gris.
Et après ? Peut-etre, si tu souris.

Oui mais; me verras tu ?
Me regarderas tu ?
Tu es si éloignée, d'espace et de temps.
Je te garde avec moi ce soir comme un écho, un vertige.
Tu transformes mon ventre rempli de pierres en champ fertiles et me donne envie de chaleur solaire.

Alors je te chercherai aussi demain.