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ソシュール『一般言語学講義』註解 #13

Le rôle caractéristique de la langue vis-à-vis de la pensée n’est pas de créer un moyen phonique matériel pour l’expression des idées, mais de servir d’intermédiaire entre la pensée et le son, dans des conditions telles que leur union aboutit nécessairement à des délimitations réciproques d’unités.

Cours, p. 156

このシリーズについての概要および凡例はこちら。

原著: pp. 155-169
小林訳: pp. 157-170
菅田訳: pp. 88-103
町田訳: pp. 158-171
各文の頭についている上付きの数字は、原著の「ページ数-行数」を示しています。


Cours 原文 § 1.

CHAPITRE IV
LA VALEUR LINGUISTIQUE

§ 1. LA LANGUE COMME PENSÉE ORGANISÉE DANS LA MATIÈRE PHONIQUE.

¹⁵⁵⁻⁵Pour se rendre compte que la langue ne peut être qu’un système de valeurs pures, il suffit de considérer les deux éléments qui entrent en jeu dans son fonctionnement : les idées et les sons.
¹⁵⁵⁻⁹Psychologiquement, abstraction faite de son expression par les mots, notre pensée n’est qu’une masse amorphe et indistincte. ¹⁵⁵⁻¹¹Philosophes et linguistes se sont toujours accordés à reconnaître que, sans le secours des signes, nous serions incapables de distinguer deux idées d’une façon claire et constante. ¹⁵⁵⁻¹⁴Prise en elle-même, la pensée est comme une nébuleuse où rien n’est nécessairement délimité. ¹⁵⁵⁻¹⁵Il n’y a pas d’idées préétablies, et rien n’est distinct avant l’apparition de la langue.
[…] ¹⁵⁵⁻²⁰La substance phonique n’est pas plus fixe ni plus rigide ; ce n’est pas un moule dont la pensée doive nécessairement épouser les formes, mais une matière plastique qui se divise à son tour en parties distinctes pour fournir les signifiants dont la pensée a besoin. ¹⁵⁵⁻²⁴Nous pouvons donc représenter le fait linguistique dans son ensemble, c’est-à-dire la langue, comme une série de subdivisions contiguës dessinées à la fois sur le plan indéfini des idées confuses $${(A)}$$ et sur celui non moins indéterminé des sons $${(B)}$$ ; c’est ce qu’on peut figurer très approximativement par le schéma :

¹⁵⁶⁻⁵Le rôle caractéristique de la langue vis-à-vis de la pensée n’est pas de créer un moyen phonique matériel pour l’expression des idées, mais de servir d’intermédiaire entre la pensée et le son, dans des conditions telles que leur union aboutit nécessairement à des délimitations réciproques d’unités. […]
¹⁵⁷⁻¹La langue est encore comparable à une feuille de papier : la pensée est le recto et le son le verso ; on ne peut découper le recto sans découper en même temps le verso ; de même dans la langue, on ne saurait isoler ni le son de la pensée, ni la pensée du son ; on n’y arriverait que par une abstraction dont le résultat serait de faire de la psychologie pure ou de la phonologie pure.
¹⁵⁷⁻⁸La linguistique travaille donc sur le terrain limitrophe où les éléments des deux ordres se combinent ; $${\textit{cette}}$$$${\textit{combinaison}}$$$${\textit{produit}}$$$${\textit{une}}$$$${\textit{forme,}}$$$${\textit{non}}$$$${\textit{une}}$$$${\textit{substance.}}$$ […]
¹⁵⁷⁻³⁵Pour développer cette thèse nous nous placerons successivement au point de vue du signifié ou concept (§ 2), du signifiant (§ 3) et du signe total (§ 4).
¹⁵⁸⁻³Ne pouvant saisir directement les entités concrètes ou unités de la langue, nous opérerons sur les mots. ¹⁵⁸⁻⁴Ceux-ci, sans recouvrir exactement la définition de l’unité linguistique, en donnent du moins une idée approximative qui a l’avantage d’être concrète ; nous les prendrons donc comme spécimens équivalents des termes réels d’un système synchronique, et les principes dégagés à propos des mots seront valables pour les entités en général.

註解 § 1.

¹⁵⁵⁻⁵Pour se rendre compte que la langue ne peut être qu’un système de valeurs pures, il suffit de considérer les deux éléments qui entrent en jeu dans son fonctionnement : les idées et les sons.

se rendre compte que + 直説法 : 「…に気づく、理解する、納得する」
il suffit de
inf. : 「すれば十分である」
en jeu
:「作用している、活動している」
son = (le fonctionnement) de la langue

¹⁵⁵⁻⁹Psychologiquement, abstraction faite de son expression par les mots, notre pensée n’est qu’une masse amorphe et indistincte.

abstraction faite de … :「…を考慮に入れなければ、除外すれば」
les mots : 町田訳(p. 158)が「単語により表現されること」と訳しているところについて、熊本(2017, e48)は「les mots 複数!」と指摘するが、mots を「(複数の)単語」と表現すること自体はあるように思う。が、言語学においては「語」と訳す方が一般的だし、おそらく誤解も少ない。

¹⁵⁵⁻¹¹Philosophes et linguistes se sont toujours accordés à reconnaître que, sans le secours des signes, nous serions incapables de distinguer deux idées d’une façon claire et constante.

Philosophes et linguistes : et で結ばれた対照語は無冠詞で使われることがある。cf. 朝倉『事典』article, V. 9º.
s’accorder à inf. : 「一致して…する」
d’une façon + 形容詞 :「~な仕方で」

¹⁵⁵⁻¹⁴Prise en elle-même, la pensée est comme une nébuleuse où rien n’est nécessairement délimité.

¹⁵⁵⁻¹⁵Il n’y a pas d’idées préétablies, et rien n’est distinct avant l’apparition de la langue.

idées préétablies : 小林訳(p. 157)「予定観念」、菅田訳(p. 89)「あらかじめ確立した観念」、町田訳(p. 158)「あらかじめ確立している観念」。「préétabli という語は哲学者Leibnizの l’harmonie préétablie「予定調和」を想わせる」(小林訳訳注, p. 425)
これはつまり、p. 97以下で否定されていた言語を nomenclature とみなす考え方と同様のもである。

¹⁵⁵⁻²⁰La substance phonique n’est pas plus fixe ni plus rigide ; ce n’est pas un moule dont la pensée doive nécessairement épouser les formes, mais une matière plastique qui se divise à son tour en parties distinctes pour fournir les signifiants dont la pensée a besoin.

n’est pas plus fixe ni plus rigide : pensée, idées と比較して、すなわちこれらと同様に。
nepas A, mais B : 「AではなくてBである」
dont
=  (la pensée doive nécessairement épouser les formes) de ce moule
épouser
: 「(形・動き)にぴったり一致する」
à son tour
 :「今度は…が」
dont = (la pensée a besoin) des signifiants

¹⁵⁵⁻²⁴Nous pouvons donc représenter le fait linguistique dans son ensemble, c’est-à-dire la langue, comme une série de subdivisions contiguës dessinées à la fois sur le plan indéfini des idées confuses $${(A)}$$ et sur celui non moins indéterminé des sons $${(B)}$$ ; c’est ce qu’on peut figurer très approximativement par le schéma :

le fait linguistique : 単数であることに注意。直後に c’est-à-dire とあるように、le fait linguistique = la langue (cf. 小林訳訳注 p. 426)
à la fois
:「同時に」
celui = le plan
non moins : 「同様に、劣らず」

¹⁵⁶⁻⁵Le rôle caractéristique de la langue vis-à-vis de la pensée n’est pas de créer un moyen phonique matériel pour l’expression des idées, mais de servir d’intermédiaire entre la pensée et le son, dans des conditions telles que leur union aboutit nécessairement à des délimitations réciproques d’unités.

nepas A, mais B : 「AではなくてBである」
servir de … :「…として役立つ、…の役目を果たす」
dans des conditions + 形容詞 :「…な条件で」。ここでは形容詞部分が telles que … に相当している。

¹⁵⁷⁻¹La langue est encore comparable à une feuille de papier : la pensée est le recto et le son le verso ; on ne peut découper le recto sans découper en même temps le verso ; de même dans la langue, on ne saurait isoler ni le son de la pensée, ni la pensée du son ; on n’y arriverait que par une abstraction dont le résultat serait de faire de la psychologie pure ou de la phonologie pure.

en même temps :「同時に」
de même :「同様に」
y arriver : 「成功する、うまくやる」< arriver à isoler l’un de l’autre
dont = (le résultat) de cette abstraction
phonologie
 : 町田訳(p. 159)では「音韻論」と訳しているが、Saussureがいう phonologie は現代でいうところの「音声学」にあたる。

¹⁵⁷⁻⁸La linguistique travaille donc sur le terrain limitrophe où les éléments des deux ordres se combinent ; $${\textit{cette}}$$$${\textit{combinaison}}$$$${\textit{produit}}$$$${\textit{une}}$$$${\textit{forme,}}$$$${\textit{non}}$$$${\textit{une}}$$$${\textit{substance.}}$$

小林訳訳注(p. 426)「substance<ラ. substantia の原型はギ. hupokeímenon「下に横たわるもの,基体」であり,これが Aristoteles 哲学の用語であることは周知の事実.しかしこれと ousía「本有,実有,実体」との関係は微妙であり,さらにそれと hýlē「質料,資料」との関係はあいまいである」
 cf. 熊本(2017) 「有名な一文だが、背景にあるのは当然 εἶδος (“that which is seen”= forma)と οὐσίᾱ (“that which exists”= substantia)の対立だろう。」(e48)とある。

¹⁵⁷⁻³⁵Pour développer cette thèse nous nous placerons successivement au point de vue du signifié ou concept (§ 2), du signifiant (§ 3) et du signe total (§ 4).

*菅田訳(p.91)では、なぜか ( § .2)( § .4)の二か所にピリオドが入っている。

¹⁵⁸⁻³Ne pouvant saisir directement les entités concrètes ou unités de la langue, nous opérerons sur les mots.

pouvant : pouvoir の現在分詞。主語の nous にかかる分詞構文。
opérer sur … : 小林訳(p. 159)「を扱う」、菅田訳(p. 91)「と取り組む」、町田訳(p. 160)「について考察を行う」

¹⁵⁸⁻⁴Ceux-ci, sans recouvrir exactement la définition de l’unité linguistique, en donnent du moins une idée approximative qui a l’avantage d’être concrète ; nous les prendrons donc comme spécimens équivalents des termes réels d’un système synchronique, et les principes dégagés à propos des mots seront valables pour les entités en général.

Ceux-ci = les mots
du moins :「少なくとも、せめて」
en = (Les mots donnent une idée approximative) de l’unité linguistique
avoir l’avantage de
 inf. : 「…という利点がある」
prendre A comme B :「AをBと見做す」
spécimen : 発音注意。/spe.si.mɛn/
à propos de  : 「…に関して」

Cours 原文 § 2.

§ 2. LA VALEUR LINGUISTIQUE CONSIDÉRÉE DANS SON ASPECT CONCEPTUEL.

¹⁵⁸⁻¹³Quand on parle de la valeur d’un mot, on pense généralement et avant tout à la propriété qu’il a de représenter une idée, et c’est là en effet un des aspects de la valeur linguistique. ¹⁵⁸⁻¹⁶Mais s’il en est ainsi, en quoi cette valeur diffère-t-elle de ce qu’on appelle la $${\textit{signification ?}}$$ ¹⁵⁸⁻¹⁷Ces deux mots seraient-ils synonymes ? […]
¹⁵⁸⁻²²La valeur, prise dans son aspect conceptuel, est sans doute un élément de la signification, et il est très difficile de savoir comment celle-ci s’en distingue tout en étant sous sa dépendance. ¹⁵⁸⁻²⁵Pourtant il est nécessaire de tirer au clair cette question, sous peine de réduire la langue à une simple nomenclature.

¹⁵⁸⁻²⁸Prenons d’abord la signification telle qu’on se la représente. […] ¹⁵⁸⁻³¹Elle n’est, comme l’indiquent les flèches de la figure, que la contre-partie de l’image auditive. ¹⁵⁸⁻³³Tout se passe entre l’image auditive et le concept, dans les limites du mot considéré comme un domaine fermé, existant pour lui-même.
¹⁵⁹⁻³Mais voici l’aspect paradoxal de la question : d’un côté, le concept nous apparaît comme la contre-partie de l’image auditive dans l’intérieur du signe, et, de l’autre, ce signe lui-même, c’est-à-dire le rapport qui relie ses deux éléments, est aussi, et tout autant la contre-partie des autres signes de la langue.
¹⁵⁹⁻⁹Puisque la langue est un système dont tous les termes sont solidaires et où la valeur de l’un ne résulte que de la présence simultanée des autres, selon le schéma :

comment se fait-il que la valeur, ainsi définie, se confonde avec la signification, c’est-à-dire avec la contre-partie de l’image auditive ? ¹⁵⁹⁻¹⁴Il semble impossible d’assimiler les rapports figurés ici par des flèches horizontales à ceux qui sont représentés plus haut par des flèches verticales. […]
¹⁵⁹⁻²²Pour répondre à cette question, constatons d’abord que même en dehors de la langue, toutes les valeurs semblent régies par ce principe paradoxal. ¹⁵⁹⁻²⁴Elles sont toujours constituées :
   1º par une chose $${\textit{dissemblable}}$$ susceptible d’être $${\textit{échangée}}$$ contre celle dont la valeur est à déterminer ;
   2º par des choses $${\textit{similaires}}$$ qu’on peut $${\textit{comparer}}$$ avec celle dont la valeur est en cause.
¹⁵⁹⁻³⁰Ces deux facteurs sont nécessaires pour l’existence d’une valeur. ¹⁵⁹⁻³¹Ainsi pour déterminer ce que vaut une pièce de cinq francs, il faut savoir : 1º qu’on peut l’échanger contre une quantité déterminée d’une chose différente, par exemple du pain ; 2º qu’on peut la comparer avec une valeur similaire du même système, par exemple une pièce d’un franc, ou avec une monnaie d’un autre système (un dollar, etc.). ¹⁶⁰⁻⁶De même un mot peut être échangé contre quelque chose de dissemblable : une idée ; en outre, il peut être comparé avec quelque chose de même nature : un autre mot. ¹⁶⁰⁻⁸Sa valeur n’est donc pas fixée tant qu’on se borne à constater qu’il peut être « échangé » contre tel ou tel concept, c’est-à-dire qu’il a telle ou telle signification ; il faut encore le comparer avec les valeurs similaires, avec les autres mots qui lui sont opposables. ¹⁶⁰⁻¹³Son contenu n’est vraiment déterminé que par le concours de ce qui existe en dehors de lui. ¹⁶⁰⁻¹⁴Faisant partie d’un système, il est revêtu, non seulement d’une signification, mais aussi et surtout d’une valeur, et c’est tout autre chose.
¹⁶⁰⁻¹⁷Quelques exemples montreront qu’il en est bien ainsi. Le français $${\textit{mouton}}$$ peut avoir la même signification que l’anglais $${\textit{sheep,}}$$ mais non la même valeur, et cela pour plusieurs raisons, en particulier parce qu’en parlant d’une pièce de viande apprêtée et servie sur la table, l’anglais dit $${\textit{mutton}}$$ et non $${\textit{sheep.}}$$ ¹⁶⁰⁻²²La différence de valeur entre $${\textit{sheep}}$$ et $${\textit{mouton}}$$ tient à ce que le premier a à côté de lui un second terme, ce qui n’est pas le cas pour le mot français.
¹⁶⁰⁻²⁵Dans l’intérieur d’une même langue, tous les mots qui expriment des idées voisines se limitent réciproquement : des synonymes comme $${\textit{redouter,}}$$$${\textit{craindre,}}$$$${\textit{avoir}}$$$${\textit{peur}}$$ n’ont de valeur propre que par leur opposition ; si $${\textit{redouter}}$$ n’existait pas, tout son contenu irait à ses concurrents. […] ¹⁶⁰⁻³³Ainsi la valeur de n’importe quel terme est déterminée par ce qui l’entoure ; il n’est pas jusqu’au mot signifiant « soleil » dont on puisse immédiatement fixer la valeur si l’on ne considère pas ce qu’il y a autour de lui ; il y a des langues où il est impossible de dire « s’asseoir au $${\textit{soleil}}$$ ».
¹⁶¹⁻⁴Ce qui est dit des mots s’applique à n’importe quel terme de la langue, par exemple aux entités grammaticales. ¹⁶¹⁻⁶Ainsi la valeur d’un pluriel français ne recouvre pas celle d’un pluriel sanscrit, bien que la signification soit le plus souvent identique : c’est que le sanscrit possède trois nombres au lieu de deux $${(\textit{mes}}$$$${\textit{yeux,}}$$$${\textit{mes}}$$$${\textit{oreilles,}}$$$${\textit{mes}}$$$${\textit{bras,}}$$$${\textit{mes}}$$$${\textit{jambes,}}$$etc., seraient au duel) ; […]
¹⁶¹⁻¹⁵Si les mots étaient chargés de représenter des concepts donnés d’avance, ils auraient chacun, d’une langue à l’autre, des correspondants exacts pour le sens ; or il n’en est pas ainsi. ¹⁶¹⁻¹⁸Le français dit indifféremment $${\textit{louer}}$$ $${(\textit{une}}$$ $${\textit{maison})}$$ pour « prendre à bail » et « donner à bail », là où l’allemand emploie deux termes : $${\textit{mieten}}$$ et $${\textit{vermieten}}$$ ; il n’y a donc pas correspondance exacte des valeurs. […]

註解 § 2.

¹⁵⁸⁻¹³Quand on parle de la valeur d’un mot, on pense généralement et avant tout à la propriété qu’il a de représenter une idée, et c’est là en effet un des aspects de la valeur linguistique.

penser à … : 間に généralement et avant tout が挿入されている。
avant tout :「何よりもまず、第一に」
avoir la propriété de inf. :「…する特性を持つ」。il (=un mot) a la propriété de représenter une idée の la propriété が先行詞として前にでている。
c’est là : 「それがまさに」

¹⁵⁸⁻¹⁶Mais s’il en est ainsi, en quoi cette valeur diffère-t-elle de ce qu’on appelle la $${\textit{signification ?}}$$

s’il en est ainsi :「事情がそうなら」
elle =  la valeur linguistique
*菅田『講義抄』(p. 90) では diffère-t-elle が *diffèret-elle になっている。

¹⁵⁸⁻¹⁷Ces deux mots seraient-ils synonymes ?

¹⁵⁸⁻²²La valeur, prise dans son aspect conceptuel, est sans doute un élément de la signification, et il est très difficile de savoir comment celle-ci s’en distingue tout en étant sous sa dépendance.

sans doute : 次の文の pourtant と呼応して「確かに…だが(しかし…)」。ここでも町田訳(p. 160)では「恐らくは」と訳している。
en = (celle-ci [=la signification] se distingue) de la valeur
tout en + 現在分詞 : ジェロンディフ。tout は強調で、多くの場合対立を表す。
sous la dépendance de … : 「…に従属して、…の支配下に」。sa = de la valeur

¹⁵⁸⁻²⁵Pourtant il est nécessaire de tirer au clair cette question, sous peine de réduire la langue à une simple nomenclature.

tirer au clair une question :「問題をはっきりさせる」
sous peine de
 inf. :「…するのを避けるために、…しないように」
「言語を目録とみなす」ことは、第一部第一章で批判されていたものである。155-15 も参照。

¹⁵⁸⁻²⁸Prenons d’abord la signification telle qu’on se la représente.

se représenter … : 「…を想像する、思い描く、思い浮かべる」。la = la signification

¹⁵⁸⁻³¹Elle n’est, comme l’indiquent les flèches de la figure, que la contre-partie de l’image auditive.

l’indiquent les flèches de la figure : 主語は  les flèches de la figure。挿入句説に近い用法の comme 節内ではしばしばこのような名詞主語後置が起こる。
contre-partie : 小林訳(p. 160)「反面」、菅田訳(p. 93)「対面項」、町田訳(p. 161)「対立する部分」。一般に、「釣り合った、あるいは対立する二対の一項」をさすが、159-3 の後半が示すように、必ずしも二項の対立とは限らない。
image auditive : image acoustique と同義。すなわち signifié のこと。

¹⁵⁸⁻³³Tout se passe entre l’image auditive et le concept, dans les limites du mot considéré comme un domaine fermé, existant pour lui-même.

dans les limites de :「…の範囲内で、限度内で」
existant : この現在分詞を un domaine にかかっているとみるか(菅田訳 p. 93)、le mot にかかっているとみるか(町田訳 p. 160)で邦訳間に揺れがある(小林訳は後ろから順に訳しているのでどちらともとれる)

¹⁵⁹⁻³Mais voici l’aspect paradoxal de la question : d’un côté, le concept nous apparaît comme la contre-partie de l’image auditive dans l’intérieur du signe, et, de l’autre, ce signe lui-même, c’est-à-dire le rapport qui relie ses deux éléments, est aussi, et tout autant la contre-partie des autres signes de la langue.

d’un côté de l’autre … :「一方では…、他方では…」
tout autant
 :「まったく同様」

¹⁵⁹⁻⁹Puisque la langue est un système dont tous les termes sont solidaires et la valeur de l’un ne résulte que de la présence simultanée des autres, selon le schéma : […]
comment se fait-il que la valeur, ainsi définie, se confonde avec la signification, c’est-à-dire avec la contre-partie de l’image auditive ?

dont = (tous les termes)  de ce système (sont solidaires)
 = dans ce système (la valeur de l’un terme ne résulte que de la présence simultanée des autres termes)
comment se fait-il que + 接続法 : 「どうして…ということがありうるのか」se confonde は se confondre の接続法現在形。
ここでは signification = la contre-partie de l’image auditive なので、すなわち signifié と valeur について語っている。

¹⁵⁹⁻¹⁴Il semble impossible d’assimiler les rapports figurés ici par des flèches horizontales à ceux qui sont représentés plus haut par des flèches verticales.

ceux =  les rapports
plus haut : 「上記、上で既に」

¹⁵⁹⁻²²Pour répondre à cette question, constatons d’abord que même en dehors de la langue, toutes les valeurs semblent régies par ce principe paradoxal.

en dehors de … :「…の外において、…から離れて」

¹⁵⁹⁻²⁴Elles sont toujours constituées :
    par une chose $${\textit{dissemblable}}$$ susceptible d’être $${\bm{échangée}}$$ contre celle dont la valeur est à déterminer ;
    par des choses $${\textit{similaires}}$$ qu’on peut $${\textit{comparer}}$$ avec celle dont la valeur est en cause.

 = primo「第1に」
susceptible de inf. :「…しうる、する可能性のある」
échanger A contre B :「AとBとを交換する」。ここでは A = chose を意味上の主語とした受動態。
celle = la chose
dont = (la valeur) de cette chose (est à déterminer)
= secundo /sə.ɡɔ̃.do/ 「第2に」
dont = (la valeur) de cette chose (est en cause)
en cause :「問題となっている、問われている」
菅田『講義抄』(p. 92)で、échangée が *échanqée となっている。

¹⁵⁹⁻³⁰Ces deux facteurs sont nécessaires pour l’existence d’une valeur.

¹⁵⁹⁻³¹Ainsi pour déterminer ce que vaut une pièce de cinq francs, il faut savoir : 1º qu’on peut l’échanger contre une quantité déterminée d’une chose différente, par exemple du pain ; 2º qu’on peut la comparer avec une valeur similaire du même système, par exemple une pièce d’un franc, ou avec une monnaie d’un autre système (un dollar, etc.).

ce que : 英語の what に相当。関係節内の vaut の直接目的補語。
vaut
 : valloir. 主語は後置されている une pièce de cinq francs
*菅田『講義抄』(p. 94) で、exemple が *example になっている。

¹⁶⁰⁻⁶De même un mot peut être échangé contre quelque chose de dissemblable : une idée ; en outre, il peut être comparé avec quelque chose de même nature : un autre mot.

de même :「同様に」
en outre
:「そのうえ、さらに、加えて」

¹⁶⁰⁻⁸Sa valeur n’est donc pas fixée tant qu’on se borne à constater qu’il peut être « échangé » contre tel ou tel concept, c’est-à-dire qu’il a telle ou telle signification ; il faut encore le comparer avec les valeurs similaires, avec les autres mots qui lui sont opposables.

tant que + 直説法 :…する限り、する間は」
se borner à
inf. :「…するだけにとどめる」
il = ce mot

¹⁶⁰⁻¹³Son contenu n’est vraiment déterminé que par le concours de ce qui existe en dehors de lui.

en dehors de … :「…の外において、…から離れて」

¹⁶⁰⁻¹⁴Faisant partie d’un système, il est revêtu, non seulement d’une signification, mais aussi et surtout d’une valeur, et c’est tout autre chose.

faire partie de … :「…の一部を成す、…に所属する」
non seulement A mais aussi B : 「AだけでなくBも」

¹⁶⁰⁻¹⁷Quelques exemples montreront qu’il en est bien ainsi.

il en est bien ainsi :「まさにそうである」

¹⁶⁰⁻¹⁷Le français $${\textit{mouton}}$$ peut avoir la même signification que l’anglais $${\textit{sheep,}}$$ mais non la même valeur, et cela pour plusieurs raisons, en particulier parce qu’en parlant d’une pièce de viande apprêtée et servie sur la table, l’anglais dit $${\textit{mutton}}$$ et non $${\textit{sheep.}}$$

et cela :「しかも、その上」
町田訳(p. 162)注 282)  に「1066年フランスのノルマンディー公に征服されてから1154年まで、イングランドはフランス語を使用する王家の支配下にあった」とあるが、この年に即位しプランタジネット朝の初代となったヘンリー2世は(現代から見れば)フランス生まれフランス育ちであり、その後もしばらく王家の軸足はフランス本土に置かれる状態が続く。なぜ、この年で区切ったのか謎である。cf. 熊本(2017) e48-49.

¹⁶⁰⁻²²La différence de valeur entre $${\textit{sheep}}$$ et $${\textit{mouton}}$$ tient à ce que le premier a à côté de lui un second terme, ce qui n’est pas le cas pour le mot français.

tenir à ce que + 直説法 :「…に起因する、原因がある」
ce qui : ここでは前文脈を受けて  avoir un second terme à côté de soi ということ。
être le cas : 「(…について)そうである」

¹⁶⁰⁻²⁵Dans l’intérieur d’une même langue, tous les mots qui expriment des idées voisines se limitent réciproquement : des synonymes comme $${\textit{redouter,}}$$$${\textit{craindre,}}$$$${\textit{avoir}}$$$${\textit{peur}}$$ n’ont de valeur propre que par leur opposition ; si $${\textit{redouter}}$$ n’existait pas, tout son contenu irait à ses concurrents.

de :「 ne... queのあとの目的語の前の冠詞は肯定文と同じだが, 〈ne + [名] + que〉では2つの扱いを受ける. ① ne... de + [名] + que : […] ►ne... pas de... exceptéと解したもの. 」朝倉『事典』ne... que 5º ①
ここで挙げられている類語については『小学館ロベール仏和大辞典』の比較欄「恐れる」によると:
avoir peur 最も一般的.
craindre 改まった表現.
redouter(>craindre, avoir peur) 〘改まった表現〙 手ごわい対象として恐れること.homme à redouter 恐るべき男.
appréhender(<craindre, avoir peur) 〘改まった表現〙 将来の不幸な出来事を心配すること.appréhender les conséquences d'une décision 決定がもたらす結果を気遣う.

¹⁶⁰⁻³³Ainsi la valeur de n’importe quel terme est déterminée par ce qui l’entoure ; il n’est pas jusqu’au mot signifiant « soleil » dont on puisse immédiatement fixer la valeur si l’on ne considère pas ce qu’il y a autour de lui ; il y a des langues où il est impossible de dire « s’asseoir au $${\textit{soleil}}$$ ».

il n’est pas jusqu’à … qui ne +接続法 :「…にいたるまで…しないものはない」。ここでは [qui + 接続法] が [dont + 接続法] に変わっている。「(もし…なら、)「太陽」を意味する語に至るまで、即座にその価値を決めることができるものはない」→「「太陽」を意味する語ですら、即座にその価値を決めることはできない」
dont
 =(on puisse immédiatement fixer la valeur) de ce mot
ce qu’il y a
 : il y a X の Xを先行詞として前に出した形。ce qui est とほぼ同義。
*町田訳(p. 163) で s’asseoir が *s’assoir になっている。

¹⁶¹⁻⁴Ce qui est dit des mots s’applique à n’importe quel terme de la langue, par exemple aux entités grammaticales.

de … :「…について」
entités grammaticales : ここでは、次の例に見るように、文法的な「すう」や、「格」「法」といった文法項目のこと。terme は mot 以外にもこういった項目を含む。

¹⁶¹⁻⁶Ainsi la valeur d’un pluriel français ne recouvre pas celle d’un pluriel sanscrit, bien que la signification soit le plus souvent identique : c’est que le sanscrit possède trois nombres au lieu de deux $${(\textit{mes}}$$$${\textit{yeux,}}$$$${\textit{mes}}$$$${\textit{oreilles,}}$$$${\textit{mes}}$$$${\textit{bras,}}$$$${\textit{mes}}$$$${\textit{jambes,}}$$etc., seraient au duel) ; […]

c’est que = c’est parce que
au lieu de : 「…の代わりに、に対して」
*町田訳(p. 163) 注 284) に「双数は、目、耳、手足、双子のように、対で存在するのが通常のあり方であるものについて用いられた。そうではない事物については、たとえ2個であっても、複数形が用いられた。」とあるが、サンスクリットに関して言えば、基本的に2つのものは双数、3以上を表す場合に複数を用いるのが普通であった。古典期のギリシア語などであればこの説明は当てはまるが、ここで例に出されているのはサンスクリットである。cf. 熊本(2017) e49.

¹⁶¹⁻¹⁵Si les mots étaient chargés de représenter des concepts donnés d’avance, ils auraient chacun, d’une langue à l’autre, des correspondants exacts pour le sens ; or il n’en est pas ainsi.

chargés de inf. :「…する責任を負わされた、…することを任された」
d’avance :「あらかじめ。前もって」
d’un … à l’autre :「…によって」
il en est ainsi :「事情はその通りである」

¹⁶¹⁻¹⁸Le français dit indifféremment $${\textit{louer}}$$ $${(\textit{une}}$$ $${\textit{maison})}$$ pour « prendre à bail » et « donner à bail », là où l’allemand emploie deux termes : $${\textit{mieten}}$$ et $${\textit{vermieten}}$$ ; il n’y a donc pas correspondance exacte des valeurs. 

« prendre à bail » = 独 mieten =「貸す」
« donner à bail » = 独 vermieten =「借りる」
※もちろん上記の = は valeur が同じであるという意味ではない。

Cours 原文 § 3.

§ 3. LA VALEUR LINGUISTIQUE CONSIDÉRÉE DANS SON ASPECT MATÉRIEL.

¹⁶³⁻³Si la partie conceptuelle de la valeur est constituée uniquement par des rapports et des différences avec les autres termes de la langue, on peut en dire autant de sa partie matérielle. ¹⁶³⁻⁶Ce qui importe dans le mot, ce n’est pas le son lui-même, mais les différences phoniques qui permettent de distinguer ce mot de tous les autres, car ce sont elles qui portent la signification.
[…] ¹⁶³⁻¹¹Puisqu’il n’y a point d’image vocale qui réponde plus qu’une autre à ce qu’elle est chargée de dire, il est évident, même $${\textit{a}}$$$${\textit{priori,}}$$ que jamais un fragment de langue ne pourra être fondé, en dernière analyse, sur autre chose que sur sa non-coïncidence avec le reste. ¹⁶³⁻¹⁶$${\textit{Arbitraire}}$$ et $${\textit{différentiel}}$$ sont deux qualités corrélatives. […]
¹⁶⁴⁻⁷D’ailleurs il est impossible que le son, élément matériel, appartienne par lui-même à la langue. ¹⁶⁴⁻⁸Il n’est pour elle qu’une chose secondaire, une matière qu’elle met en œuvre. […] ¹⁶⁴⁻¹²Ainsi ce n’est pas le métal d’une pièce de monnaie qui en fixe la valeur ; […] ¹⁶⁴⁻²⁹Les phonèmes sont avant tout des entités oppositives, relatives et négatives.
¹⁶⁴⁻³¹Ce qui le prouve, c’est la latitude dont les sujets jouissent pour la prononciation dans la limite où les sons restent distincts les uns des autres. ¹⁶⁴⁻³³Ainsi en français, l’usage général de grasseyer $${\text{l’}\textit{r}}$$ n’empêche pas beaucoup de personnes de le rouler ; la langue n’en est nullement troublée ; elle ne demande que la différence et n’exige pas, comme on pourrait l’imaginer, que le son ait une qualité invariable. […]
¹⁶⁵⁻¹³Comme on constate un état de choses identique dans cet autre système de signes qu’est l’écriture, nous le prendrons comme terme de comparaison pour éclairer toute cette question. ¹⁶⁵⁻¹⁶En fait :
¹⁶⁵⁻¹⁷1º les signes de l’écriture sont arbitraires ; aucun rapport, par exemple, entre la lettre $${\textit{t}}$$ et le son qu’elle désigne ;
¹⁶⁵⁻¹⁹2º la valeur des lettres est purement négative et différentielle ; ainsi une même personne peut écrire $${\textit{t}}$$ avec des variantes telles que :

¹⁶⁵⁻²²La seule chose essentielle est que ce signe ne se confonde pas sous sa plume avec celui de $${\textit{l,}}$$ de $${\textit{d,}}$$ etc. ;
¹⁶⁵⁻²⁴3º les valeurs de l’écriture n’agissent que par leur opposition réciproque au sein d’un système défini, composé d’un nombre déterminé de lettres. […]
¹⁶⁵⁻³¹4º le moyen de production du signe est totalement indifférent, car il n’intéresse pas le système (cela découle aussi du premier caractère). ¹⁶⁶⁻²Que j’écrive les lettres en blanc ou en noir, en creux ou en relief, avec une plume ou un ciseau, cela est sans importance pour leur signification.

註解 § 3.

¹⁶³⁻³Si la partie conceptuelle de la valeur est constituée uniquement par des rapports et des différences avec les autres termes de la langue, on peut en dire autant de sa partie matérielle.

en = (dire autant de sa partie matérielle) de la valeur
autant
:「同様に」。ここでは (autant de) ではなく単独。de は「…について」の意で dire にかかる。

¹⁶³⁻⁶Ce qui importe dans le mot, ce n’est pas le son lui-même, mais les différences phoniques qui permettent de distinguer ce mot de tous les autres, car ce sont elles qui portent la signification.

Ce qui importe, c’est … : 擬似分裂文「大切なのは、…である」
nepas A, mais B : 「Aではなく、Bである」
permettre de inf. :「…することを可能にする」
elles = les différences phoniques

¹⁶³⁻¹¹Puisqu’il n’y a point d’image vocale qui réponde plus qu’une autre à ce qu’elle est chargée de dire, il est évident, même $${\textit{a}}$$$${\textit{priori,}}$$ que jamais un fragment de langue ne pourra être fondé, en dernière analyse, sur autre chose que sur sa non-coïncidence avec le reste.

ne … point de … = ne … pas de …「〜ない」
image vocale = image acoustique
une autre = une autre image vocale
réponde : répondre の接続法現在形。
en dernière analyse :「結局、要するに」
non-coïncidence :「不一致」
前半部分を後ろから訳すと、「ある聴覚映像 (une autre) が言うことを任されたことに応じる以上に、これに応じるような他の聴覚映像はない (point d’image vocale) のだから」
この部分町田訳(p. 165)では「音声映像が、あるものを表す働きをしていたとして、その映像よりもよく表されるものに対応している他の映像は存在しないのだから」としているが、これに対して、熊本(2017)は「あることを言うために一つの音声的イメージが別の音声的イメージより適しているということはないのだから」という訳を提案している(e49)。

¹⁶³⁻¹⁶$${\bm{Arbitraire}}$$ et $${\bm{différentiel}}$$ sont deux qualités corrélatives.

Arbitraire et différentiel : et で結ばれた対照語は無冠詞で使われることがある。cf. 朝倉『事典』article, V. 9º.

¹⁶⁴⁻⁷D’ailleurs il est impossible que le son, élément matériel, appartienne par lui-même à la langue.

d’ailleurs : 「それに、その上、そもそも」
appartienne
 : appartenir の接続法現在形。
物質的な son がそのまま言語に属していないということは例えば序説第三章第二節第一部第一章第一節などで論じられている。

¹⁶⁴⁻⁸Il n’est pour elle qu’une chose secondaire, une matière qu’elle met en œuvre.

Il = le son
elle = la langue
mettre
en œuvre :「…を用いる、利用する」

¹⁶⁴⁻¹²Ainsi ce n’est pas le métal d’une pièce de monnaie qui en fixe la valeur ; […]

en = (fixe la valeur) de cette pièce de monnaie

¹⁶⁴⁻²⁹Les phonèmes sont avant tout des entités oppositives, relatives et négatives.

phonèmes : 原著においては Intorduction に既出、また p. 63 以下で定義が述べられる(菅田『講義抄』ではいずれも省かれているためここが初出)。小林は「音韻」と訳した上で訳注(p. 405)で「phonème にたいしてわが国では音素という訳語が戦前から用いられ,すでに定着しつつあるようであるが,わたしはここでその訳語をとりたくない.その理由は: a)げんざいかなりげんみつに定義されている ph. と Saussure の考えているものとは一致しない点が多く,同一訳語をあてるとすると混同をきたすおそれがある.b)「音素」という訳語は多分に構成主義的臭みをもつ.ところが Saussure の立場はだれも知るように構造主義である.言連鎖をまず考え,それを切断して得られるものが ph. なのであって,ph. を積み上げて言連鎖をつくるのではない.」と述べている。というわけで、Cours においての phonème を現代的な意味で「音素」と訳すことには問題があるが、この箇所では現代的な意味の「音素」と解釈しても一応意味が通る。「ここで性格づけられた phonème ははっきり言語事実である.ところが 96. −11では Saussure は ph. を言事実と考えていたとしか考ええない.ここにソシュール学説の矛盾の一つがある.」(小林訳訳注 p. 428) なお cf. 熊本(2017), e49
avant tout : 何よりもまず、第一に
négatives : ここでは、oppositif, relatif とほぼ同義、つまり他との対立、相対的な関係によって初めて価値を持つということを表している。小林訳(p. 166)、菅田訳(p. 99)はこれを「消極的」と訳しているが、町田訳(p. 166)は一貫して「否定的」と訳している。

¹⁶⁴⁻³¹Ce qui le prouve, c’est la latitude dont les sujets jouissent pour la prononciation dans la limite où les sons restent distincts les uns des autres.

Ce qui le prouve, c’est … : 擬似分裂文「このことを証明するのは…」
dont =  (les sujets jouissent) de la latitude
sujets
= sujets parlant
jouir de
「…を享受する」
dans la limite où
… : 「…の限度内で」

¹⁶⁴⁻³³Ainsi en français, l’usage général de grasseyer $${\text{l’}\textit{r}}$$ n’empêche pas beaucoup de personnes de le rouler ; la langue n’en est nullement troublée ; elle ne demande que la différence et n’exige pas, comme on pourrait l’imaginer, que le son ait une qualité invariable.

grasseyer : r を口蓋垂ふるえ音 [ʀ] で発音すること、広義には口蓋垂摩擦音 [ʁ] も含む。対して rouler は歯茎ふるえ音 [r]、いわゆる「巻き舌」で発音すること。ヨーロッパのフランス語圏では [r] を用いる話者の割合は今日だいぶ少なくなってきているが、Saussureが講義を行った当時はまだ珍しくなかったはずである。町田訳(p. 164)は後者を「震え音で発音する」と訳しているが、grasseyer も「ふるえ音」(も含みうるもの)なのであまり適切ではない。なお町田訳訳註 292) で [r] を「歯の震え音」としていることに対して、熊本(2017, e49)は「舌先震え音」と訂正しているが、(上の)歯(茎)の裏で舌端をふるわせる音の調音点を「歯(茎)音」とすることは珍しくないように思う(あえて言うなら「歯茎音」とすることが多いと思うが)。もちろんふるえるのは歯や歯茎ではなく舌先である。
empêcher … de
inf. :「…が〜するのを妨げる」
en = (la langue n’est nullement troublée) de cela
elle = la lanuge
ait : avoir の接続法現在形。

¹⁶⁵⁻¹³Comme on constate un état de choses identique dans cet autre système de signes qu’est l’écriture, nous le prendrons comme terme de comparaison pour éclairer toute cette question.

cet autre système de signes qu’est l’écriture :  l’écriture est cet autre système de signes の属詞部分を先行詞とする関係節。
comme +無冠詞名詞 : 「…として」

¹⁶⁵⁻¹⁶En fait :
¹⁶⁵⁻¹⁷1º les signes de l’écriture sont arbitraires ; aucun rapport, par exemple, entre la lettre $${\textit{t}}$$ et le son qu’elle désigne ;

en fait : 「実際、実のところ」。小林はこれを en effet の誤植とみて「すなわち」としている。(小林訳訳注 p. 429)
*ここでも、菅田『講義抄』(p. 98) は、exemple を *example としている。

¹⁶⁵⁻¹⁹2º la valeur des lettres est purement négative et différentielle ; ainsi une même personne peut écrire $${\textit{t}}$$ avec des variantes telles que :

négative : 164-29参照。

¹⁶⁵⁻²²La seule chose essentielle est que ce signe ne se confonde pas sous sa plume avec celui de $${\textit{l,}}$$ de $${\textit{d,}}$$ etc. ;

se confonde : se confondre の接続法現在形。属詞の que 節内で接続法が用いられるのは主語の意味による(cf. 朝倉『事典』que⁴ I. 2º)が、ここでは L’essentiel est que + 接続法 と同様と見るか、le seul 名詞 + 関係節における接続法と同列に扱うべきか。
sous la plume de … :「…の筆になる、の執筆した」

¹⁶⁵⁻²⁴ les valeurs de l’écriture n’agissent que par leur opposition réciproque au sein d’un système défini, composé d’un nombre déterminé de lettres.

 = tertio /tɛr.sjo/「第3に」
au sein de … :「…の内部で」
un nombre + 形容詞 + de … :「〜な数の…」

¹⁶⁵⁻³¹ le moyen de production du signe est totalement indifférent, car il n’intéresse pas le système (cela découle aussi du premier caractère).

 = quarto /kwar.to/「第4に」

¹⁶⁶⁻²Que j’écrive les lettres en blanc ou en noir, en creux ou en relief, avec une plume ou un ciseau, cela est sans importance pour leur signification.

que + 接続法 A ou B : 「〜するのがAであろうとBであろうと」
écrive
: écrire の接続法現在形。
cela est sans importance :「そんなことはどうでもいい」

Cours 原文 § 4.

§ 4. LE SIGNE CONSIDÉRÉ DANS SA TOTALITÉ.

¹⁶⁶⁻⁶Tout ce qui précède revient à dire que $${\textit{dans}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{langue}}$$$${\textit{il}}$$$${\textit{n’y}}$$$${\textit{a}}$$$${\textit{que}}$$$${\textit{des}}$$$${\textit{différences.}}$$ ¹⁶⁶⁻⁷Bien plus : une différence suppose en général des termes positifs entre lesquels elle s’établit ; mais dans la langue il n’y a que des différences $${\textit{sans}}$$$${\textit{termes}}$$$${\textit{positifs.}}$$ ¹⁶⁶⁻¹¹Qu’on prenne le signifié ou le signifiant, la langue ne comporte ni des idées ni des sons qui préexisteraient au système linguistique, mais seulement des différences conceptuelles et des différences phoniques issues de ce système. […]
¹⁶⁶⁻²⁰Mais dire que tout est négatif dans la langue, cela n’est vrai que du signifié et du signifiant pris séparément : dès que l’on considère le signe dans sa totalité, on se trouve en présence d’une chose positive dans son ordre. […] ¹⁶⁶⁻³⁰Bien que le signifié et le signifiant soient, chacun pris à part, purement différentiels et négatifs, leur combinaison est un fait positif ; […]
¹⁶⁷⁻¹⁹Dès que l’on compare entre eux les signes — termes positifs — on ne peut plus parler de différence ; l’expression serait impropre, puisqu’elle ne s’applique bien qu’à la comparaison de deux images acoustiques, par exemple $${\textit{père}}$$ et $${\textit{mère,}}$$ ou à celle de deux idées, par exemple l’idée « père » et l’idée « mère » ; deux signes comportant chacun un signifié et un signifiant ne sont pas différents, ils sont seulement distincts. ¹⁶⁷⁻²⁶Entre eux il n’y a $${\text{qu’}\textit{opposition.}}$$ Tout le mécanisme du langage, dont il sera question plus bas, repose sur des oppositions de ce genre et sur les différences phoniques et conceptuelles qu’elles impliquent.

¹⁶⁷⁻³⁰Ce qui est vrai de la valeur est vrai aussi de l’unité. […]
¹⁶⁷⁻³⁴Appliqué à l’unité, le principe de différenciation peut se formuler ainsi : $${\textit{les}}$$$${\textit{caractères}}$$$${\textit{de}}$$$${\textit{l’unité}}$$$${\textit{se}}$$$${\textit{confondent}}$$$${\textit{avec}}$$$${\textit{l’unité}}$$$${\textit{elle-même.}}$$ ¹⁶⁸⁻²Dans la langue, comme dans tout système sémiologique, ce qui distingue un signe, voilà tout ce qui le constitue. ¹⁶⁸⁻⁴C’est la différence qui fait le caractère, comme elle fait la valeur et l’unité.
¹⁶⁸⁻⁶Autre conséquence, assez paradoxale, de ce même principe : ce qu’on appelle communément un « fait de grammaire » répond en dernière analyse à la définition de l’unité, car il exprime toujours une opposition de termes ; seulement cette opposition se trouve être particulièrement significative, par exemple la formation du pluriel allemand du type $${\textit{Nacht : Nächte.}}$$ ¹⁶⁸⁻¹²Chacun des termes mis en présence dans le fait grammatical (le singulier sans umlaut et sans $${\textit{e}}$$ final, opposé au pluriel avec umlaut et $${\textit{-e})}$$ est constitué lui-même par tout un jeu d’oppositions au sein du système ; pris isolément, ni $${\textit{Nacht}}$$ ni $${\textit{Nächte,}}$$ ne sont rien : donc tout est opposition. ¹⁶⁸⁻¹⁷Autrement dit, on peut exprimer le rapport $${\textit{Nacht : Nächte}}$$ par une formule algébrique $${\textit{a/b,}}$$ où $${\textit{a}}$$ et $${\textit{b}}$$ ne sont pas des termes simples, mais résultent chacun d’un ensemble de rapports. ¹⁶⁸⁻²⁰La langue est pour ainsi dire une algèbre qui n’aurait que des termes complexes. […] ¹⁶⁹⁻¹partout et toujours ce même équilibre complexe de termes qui se conditionnent réciproquement. ¹⁶⁹⁻³Autrement dit, $${\textit{la}}$$$${\textit{langue}}$$$${\textit{est}}$$$${\textit{une}}$$$${\textit{forme}}$$$${\textit{et}}$$$${\textit{non}}$$$${\textit{une}}$$$${\textit{substance.}}$$ […]

註解 § 4.

¹⁶⁶⁻⁶Tout ce qui précède revient à dire que $${\textit{dans}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{langue}}$$$${\textit{il}}$$$${\textit{n’y}}$$$${\textit{a}}$$$${\textit{que}}$$$${\textit{des}}$$$${\textit{différences.}}$$

revenir à inf. :「〜するのと同じことになる」

¹⁶⁶⁻⁷Bien plus : une différence suppose en général des termes positifs entre lesquels elle s’établit ; mais dans la langue il n’y a que des différences $${\textit{sans}}$$$${\textit{termes}}$$$${\textit{positifs.}}$$

bien plus : 「その上、しかも、それどころか」
en général : 「一般に、概して、普通」
entre lesquels = (cette différence s’établit) entre des termes positifs

¹⁶⁶⁻¹¹Qu’on prenne le signifié ou le signifiant, la langue ne comporte ni des idées ni des sons qui préexisteraient au système linguistique, mais seulement des différences conceptuelles et des différences phoniques issues de ce système.

que + 接続法 + A ou B :「〜するのがAであろうと、Bであろうと」
prenne
 : prendre の接続法現在形。
préexister à … :「…以前に存在する」
issues de … :「…に由来する」

¹⁶⁶⁻²⁰Mais dire que tout est négatif dans la langue, cela n’est vrai que du signifié et du signifiant pris séparément : dès que l’on considère le signe dans sa totalité, on se trouve en présence d’une chose positive dans son ordre.

négatif : 164-29参照。
dès que + 直説法 :「…するやいなや、するとすぐに」
en présence de
 … :「…に直面して」
positive : négatif と同様に小林訳(p. 168)、菅田訳(p. 101)では「積極的」と訳されるのに対して、町田訳(p. 169)は「肯定的」と訳している。
dans son ordre : 多義的で訳しにくい。小林訳(p. 168)「その秩序のうちに」、菅田訳(p. 101)「本来」?、町田訳(p. 169)「秩序を持った」、Harris訳 “in its own domain”。

¹⁶⁶⁻³⁰Bien que le signifié et le signifiant soient, chacun pris à part, purement différentiels et négatifs, leur combinaison est un fait positif ; […]

à part : 別に、他と離れて

¹⁶⁷⁻¹⁹Dès que l’on compare entre eux les signes — termes positifs — on ne peut plus parler de différence ; l’expression serait impropre, puisqu’elle ne s’applique bien qu’à la comparaison de deux images acoustiques, par exemple $${\textit{père}}$$ et $${\textit{mère,}}$$ ou à celle de deux idées, par exemple l’idée « père » et l’idée « mère » ; deux signes comportant chacun un signifié et un signifiant ne sont pas différents, ils sont seulement distincts.

dès que + 直説法 :「…するやいなや、するとすぐに」
entre eux : 「それら同士で」。eux = les signes
l’expression : différence という表現
celle = la comparaison
pas différents, seulement distincts : 小林訳(p. 169)「差異するものではなくて,ただ分明なのである」、菅田訳(p. 101)「差異があるのではなく、区別があるのみである」、町田訳(p. 170)「異なっているのではなく、ただ区別されているだけなのである」

¹⁶⁷⁻²⁶Entre eux il n’y a $${\text{qu’}\textit{opposition.}}$$

¹⁶⁷⁻²⁶Tout le mécanisme du langage, dont il sera question plus bas, repose sur des oppositions de ce genre et sur les différences phoniques et conceptuelles qu’elles impliquent.

il sera question de … :「…が問題[話題]になっている」。ここでは挿入的に dont の先行詞について「これについては後に触れるが」といった意味合い。
plus bas : 「後述、後で」
reposer sur … :「…に基づく、基礎を置く」
elles = ces oppositions

¹⁶⁷⁻³⁰Ce qui est vrai de la valeur est vrai aussi de l’unité.

de :「…について」

¹⁶⁷⁻³⁴Appliqué à l’unité, le principe de différenciation peut se formuler ainsi : $${\textit{les}}$$$${\textit{caractères}}$$$${\textit{de}}$$$${\textit{l’unité}}$$$${\textit{se}}$$$${\textit{confondent}}$$$${\textit{avec}}$$$${\textit{l’unité}}$$$${\textit{elle-même.}}$$

¹⁶⁸⁻²Dans la langue, comme dans tout système sémiologique, ce qui distingue un signe, voilà tout ce qui le constitue.

¹⁶⁸⁻⁴C’est la différence qui fait le caractère, comme elle fait la valeur et l’unité.

c’est qui … : 分裂文(強調構文)

¹⁶⁸⁻⁶Autre conséquence, assez paradoxale, de ce même principe : ce qu’on appelle communément un « fait de grammaire » répond en dernière analyse à la définition de l’unité, car il exprime toujours une opposition de termes ; seulement cette opposition se trouve être particulièrement significative, par exemple la formation du pluriel allemand du type $${\textit{Nacht : Nächte.}}$$

en dernière analyse : 「結局、要するに」
seulement : 「ただし」

¹⁶⁸⁻¹²Chacun des termes mis en présence dans le fait grammatical (le singulier sans umlaut et sans $${\textit{e}}$$ final, opposé au pluriel avec umlaut et $${\textit{-e})}$$ est constitué lui-même par tout un jeu d’oppositions au sein du système ; pris isolément, ni $${\textit{Nacht}}$$ ni $${\textit{Nächte,}}$$ ne sont rien : donc tout est opposition.

en présence :「向かい合った、対峙した」
au sein de :「…の内部で」

¹⁶⁸⁻¹⁷Autrement dit, on peut exprimer le rapport $${\textit{Nacht : Nächte}}$$ par une formule algébrique $${\textit{a/b,}}$$ où $${\textit{a}}$$ et $${\textit{b}}$$ ne sont pas des termes simples, mais résultent chacun d’un ensemble de rapports.

autrement dit :「換言すれば、つまり」
町田訳(p. 171)の訳註 300) に「この数式との比較は適切とは言えない。a/b は、a を b によって除すると言う演算 (a ÷ b) であるが、この演算の結果が a と b に依存することはあっても、数 a と b の値がこの演算によって決まるということはない。a, b はそれ自体で値を持つ数である。」とあるが、これが割り算ではないことは文脈から明らかであり、この指摘が意味のあるものとは思えない。

 

¹⁶⁸⁻²⁰La langue est pour ainsi dire une algèbre qui n’aurait que des termes complexes.

pour ainsi dire :「ほぼ、言わば」

¹⁶⁹⁻¹partout et toujours ce même équilibre complexe de termes qui se conditionnent réciproquement.

¹⁶⁹⁻³Autrement dit, $${\textit{la}}$$$${\textit{langue}}$$$${\textit{est}}$$$${\textit{une}}$$$${\textit{forme}}$$$${\textit{et}}$$$${\textit{non}}$$$${\textit{une}}$$$${\textit{substance.}}$$

autrement dit :「換言すれば、つまり」
157-8 も参照。

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