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ソシュール『一般言語学講義』註解 #03

c’est une mauvaise méthode que de partir des mots pour définir les choses.

Cours, p. 31

このシリーズについての概要および凡例はこちら。

原著: pp. 23-32
小林訳: pp. 19-29
菅田訳: pp. 10-21
町田訳: pp. 20-35
各文の頭についている上付きの数字は、原著の「ページ数-行数」を示しています。


Cours 原文 § 1.

CHAPITRE III
OBJET DE LA LINGUISTIQUE

§ 1. LA LANGUE ; SA DÉFINITION.

²³⁻⁴Quel est l’objet à la fois intégral et concret de la linguistique ? ²³⁻⁵La question est particulièrement difficile ; nous verrons plus tard pourquoi ; bornons-nous ici à faire saisir cette difficulté.
²³⁻⁸D’autres sciences opèrent sur des objets donnés d’avance et qu’on peut considérer ensuite à différents points de vue ; dans notre domaine, rien de semblable. ²³⁻¹⁰Quelqu’un prononce le mot français $${nu}$$ : un observateur superficiel sera tenté d’y voir un objet linguistique concret ; mais un examen plus attentif y fera trouver successivement trois ou quatre choses parfaitement différentes, selon la manière dont on le considère : comme son, comme expression d’une idée, comme correspondant du latin $${\textit{nūdum,}}$$ etc. ²³⁻¹⁶Bien loin que l’objet précède le point de vue, on dirait que c’est le point de vue qui crée l’objet, et d’ailleurs rien ne nous dit d’avance que l’une de ces manières de considérer le fait en question soit antérieure ou supérieure aux autres.
²³⁻²¹En outre, quelle que soit celle qu’on adopte, le phénomène linguistique présente perpétuellement deux faces qui se correspondent et dont l’une ne vaut que par l’autre. ²³⁻²³Par exemple : […] ²⁴⁻¹²Le langage a un côté individuel et un côté social, et l’on ne peut concevoir l’un sans l’autre. En outre : ²⁴⁻¹⁴A chaque instant il implique à la fois un système établi et une évolution ; à chaque moment, il est une institution actuelle et un produit du passé. ²⁴⁻¹⁶Il semble à première vue très simple de distinguer entre ce système et son histoire, entre ce qu’il est et ce qu’il a été ; en réalité, le rapport qui unit ces deux choses est si étroit qu’on a peine à les séparer. […]
²⁴⁻²⁶Ainsi, de quelque côté que l’on aborde la question, nulle part l’objet intégral de la linguistique ne s’offre à nous ; partout nous rencontrons ce dilemme : ou bien nous nous attachons à un seul côté de chaque problème, et nous risquons de ne pas percevoir les dualités signalées plus haut ; ou bien, si nous étudions le langage par plusieurs côtés à la fois, l’objet de la linguistique nous apparaît un amas confus de choses hétéroclites sans lien entre elles. […]
²⁵⁻⁴Il n’y a, selon nous, qu’une solution à toutes ces difficultés : $${\textit{il faut}}$$$${\textit{se placer}}$$$${\textit{de prime abord}}$$$${\textit{sur le terrain de la langue}}$$$${\textit{et la prendre}}$$$${\textit{pour norme}}$$$${\textit{de toutes les autres}}$$$${\textit{manifestations}}$$$${\textit{du langage.}}$$
[…]
²⁵⁻¹⁰Mais qu’est-ce que la langue ? Pour nous elle ne se confond pas avec le langage ; elle n’en est qu’une partie déterminée, essentielle, il est vrai. ²⁵⁻¹²C’est à la fois un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez les individus. ²⁵⁻¹⁵Pris dans son tout, le langage est multiforme et hétéroclite ; à cheval sur plusieurs domaines, à la fois physique, physiologique et psychique, il appartient encore au domaine individuel et au domaine social ; il ne se laisse classer dans aucune catégorie des faits humains, parce qu’on ne sait comment dégager son unité.
²⁵⁻²¹La langue, au contraire, est un tout en soi et un principe de classification. ²⁵⁻²²Dès que nous lui donnons la première place parmi les faits de langage, nous introduisons un ordre naturel dans un ensemble qui ne se prête à aucune autre classification. […]
²⁷⁻¹²Pour attribuer à la langue la première place dans l’étude du langage, on peut enfin faire valoir cet argument, que la faculté — naturelle ou non — d’articuler des paroles ne s’exerce qu’à l’aide de l’instrument créé et fourni par la collectivité ; il n’est donc pas chimérique de dire que c’est la langue qui fait l’unité du langage.

註解 § 1.

§ : symbole de paragraphe. 記号の形はラテン語 signum sectiōnis の頭字を重ねたものに由来する。

²³⁻⁴Quel est l’objet à la fois intégral et concret de la linguistique ?

à la fois : 「同時に」。l’objet intégral であると同時に l’objet
concret であるもの、の意。

²³⁻⁵La question est particulièrement difficile ; nous verrons plus tard pourquoi ; bornons-nous ici à faire saisir cette difficulté.

se borner à inf. : 「~するだけにとどめる」

²³⁻⁸D’autres sciences opèrent sur des objets donnés d’avance et qu’on peut considérer ensuite à différents points de vue ; dans notre domaine, rien de semblable.

d’avance : 「あらかじめ、前もって」
rien de semblable : 不定代名詞(rien, quelque chose, quoi, etc.)を形容詞で修飾する場合、de が必要である。いわば、形容詞の「中性形」。ここでは、il n’y a が省略されているかのように読む。
菅田『講義抄』(p. 10) *différrents → différents

²³⁻¹⁰Quelqu’un prononce le mot français $${nu}$$ : un observateur superficiel sera tenté d’y voir un objet linguistique concret ; mais un examen plus attentif y fera trouver successivement trois ou quatre choses parfaitement différentes, selon la manière dont on le considère : comme son, comme expression d’une idée, comme correspondant du latin $${\textit{nūdum,}}$$ etc.

être tenté de inf. : 「…したくなる、しがちである」
examen : -men の発音は /-mɛ̃/。
la manière dont … : de [d’une/de la] manière …「~なやり方で」という言い方が元にあり、manière を先行詞として「…であるようなやり方」とするときは、関係代名詞は dont になるという理屈だが、la manière dont … で一種の熟語のように覚えてしまうのがよい。
nūdum : nūdus の男・中性対格形。フランス語(ふくむロマンス語)の名詞および形容詞の多くは、ラテン語の対格形に由来する。しばしばなんの断りもなしに対格形が示されるのはそのため。
菅田『講義抄』(p. 10) *correspodant → correspondant

²³⁻¹⁶Bien loin que l’objet précède le point de vue, on dirait que c’est le point de vue qui crée l’objet, et d’ailleurs rien ne nous dit d’avance que l’une de ces manières de considérer le fait en question soit antérieure ou supérieure aux autres.

(bien) loin que + 接続法 : 「…するどころか」。すなわち、ここの précèdeは接続法現在。
on dirait que : 熟語表現として「まるで…のようだ」と覚えるが、ここでは文字通り「…と言えるだろう」くらいのニュアンスととってよさそう。
d’ailleurs : 「その上、さらに」
soit : être の接続法現在形。主節が否定文 rien ne dit のため接続法。やや長いが、l’une de ces manières de considérer le fait en question が主語。

²³⁻²¹En outre, quelle que soit celle qu’on adopte, le phénomène linguistique présente perpétuellement deux faces qui se correspondent et dont l’une ne vaut que par l’autre.

en outre :「そのうえ、さらに」
quel que soi(en)t … : 「…がどんなであろうと」。celle が女性形なのは、manière を受けているため。
dont l’une ne vaut que par l’autre :  l’une des deux faces ne vaut que par l’autre des deux faces.

²⁴⁻¹²Le langage a un côté individuel et un côté social, et l’on ne peut concevoir l’un sans l’autre.

l’on : on は et, si, où, que などのあとで定冠詞つきの l’on と書かれることがある。これは on がもともと名詞(<ラテン語 homō)だからだが、17世紀に Vaugelas が euphonie に基づく規則を作ってから規範文法に引き継がれている。(朝倉『事典』on)
ne peut : pouvoir は(pas などを伴わず) ne のみで否定文をつくることができる。

²⁴⁻¹⁴A chaque instant il implique à la fois un système établi et une évolution ; à chaque moment, il est une institution actuelle et un produit du passé.

²⁴⁻¹⁶Il semble à première vue très simple de distinguer entre ce système et son histoire, entre ce qu’il est et ce qu’il a été ; en réalité, le rapport qui unit ces deux choses est si étroit qu’on a peine à les séparer.

il semble 形容詞 de inf. : 「…するのは…のように思われる」。非人称構文。意味上の主語は de inf.
à première vue : 「一見したところ、一見して」
en réalité : 「実際には、現実には」。日本語と同じく「見かけや、予想とは異なり」というニュアンスが入る。
si 形容詞 que 直説法 : 「とても…なので~だ」「~であるくらい…だ」
avoir peine à inf. : 「…しがたい」

²⁴⁻²⁶Ainsi, de quelque côté que l’on aborde la question, nulle part l’objet intégral de la linguistique ne s’offre à nous ; partout nous rencontrons ce dilemme : ou bien nous nous attachons à un seul côté de chaque problème, et nous risquons de ne pas percevoir les dualités signalées plus haut ; ou bien, si nous étudions le langage par plusieurs côtés à la fois, l’objet de la linguistique nous apparaît un amas confus de choses hétéroclites sans lien entre elles.

quelque 名詞 que + 接続法 : 「どんな…でも」。ここでは前置詞句 d’un côté 内の côté にかかっているため、この語順になっている。aborde は接続法現在形。
nulle part : 「どこにも(…ない)」
ou bienou bien … : 「あるいは…か、あるいは…か」
choses hétéroclites sans lien entre elles : elles = choses hétéroclites

²⁵⁻⁴Il n’y a, selon nous, qu’une solution à toutes ces difficultés : $${\textit{il faut}}$$$${\textit{se placer}}$$$${\textit{de prime abord}}$$$${\textit{sur le terrain de la langue}}$$$${\textit{et la prendre}}$$$${\textit{pour norme}}$$$${\textit{de toutes les autres}}$$$${\textit{manifestations}}$$$${\textit{du langage.}}$$

de prime abord : 「最初に、初めから」
prendre A pour B : 「AをBとみなす」。la = la langue

²⁵⁻¹⁰Mais qu’est-ce que la langue ?

以下、ソシュールにおける「ラング」の定義が始まる。

²⁵⁻¹⁰Pour nous elle ne se confond pas avec le langage ; elle n’en est qu’une partie déterminée, essentielle, il est vrai.

se confondre avec : 「…と混同される」。いわゆる代名動詞の「受動的用法」だが、受動的用法はしばしば「規範的・義務的」なニュアンスを帯びる。
elle n’en est qu’une partie : elle [=la langue] n’est qu’une partie du langage
il est vrai : 「確かに」。c’est vrai と同義だが、主に挿入句的に使われる。(déterminée と対比させる形で)essentielle にかかっている。

²⁵⁻¹²C’est à la fois un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez les individus.

conventions : 小林訳(p. 21)では「制約」と訳されているが、「合意、協定」ないし「慣習」と訳す方が一般的で、ここでもそれでよいと思う。菅田訳(p. 13)、町田訳(p. 23)ではともに「取(り)決め」と訳されている。なお、小林訳訳注 p. 389 参照。
permettre : 「…を可能にする」

²⁵⁻¹⁵Pris dans son tout, le langage est multiforme et hétéroclite ; à cheval sur plusieurs domaines, à la fois physique, physiologique et psychique, il appartient encore au domaine individuel et au domaine social ; il ne se laisse classer dans aucune catégorie des faits humains, parce qu’on ne sait comment dégager son unité.

pris dans son tout : prendre le langage dans son tout 「ランガージュをその全体の中でとらえる」という形をもとにした受動態の分詞構文になっている。「その全体の中でとらえると、ランガージュは…」
à cheval sur … : 「(複数の領域)にまたがって」
ne sait : savoir も pouvoir と同様、ne だけで否定文がつくれる。
unité : 小林訳(p. 21)、町田訳(p. 24)では「単位」と訳されているが、菅田『講義抄』(p. 12)で指摘されるように、英訳すると(unit ではなく) unity にあたり「統一体」の意で用いられている。(菅田訳 p. 13 では「その全体」と訳している)。なお熊本(2017) p. e39 も参照。

²⁵⁻²¹La langue, au contraire, est un tout en soi et un principe de classification.

au contraire : 「反対に」
en soi : 「それ自身として、それ自体の中に」
un principe de classification : 「平たくいえば,言語は一つ二つとかぞえることができる,ということ.これに反して langage はSaussureにおいてはつねに単数定冠詞つきである.」(小林訳訳注 p. 389)

²⁵⁻²²Dès que nous lui donnons la première place parmi les faits de langage, nous introduisons un ordre naturel dans un ensemble qui ne se prête à aucune autre classification.

dès que … : 「…するやいなや、するとすぐに」
se prêter à :「…を招く、引き起こす」

²⁷⁻¹²Pour attribuer à la langue la première place dans l’étude du langage, on peut enfin faire valoir cet argument, que la faculté — naturelle ou non — d’articuler des paroles ne s’exerce qu’à l’aide de l’instrument créé et fourni par la collectivité ; il n’est donc pas chimérique de dire que c’est la langue qui fait l’unité du langage.

faire valoir : 「…を強く主張する、強調する」
des paroles : この paroles は実質的に mots とほぼ同義。複数形かつ不定冠詞であることに注意。後に定義される langue の対立概念としての「パロール」はつねに定冠詞つき。(cf. 小林訳訳注 pp. 390-391)
à l’aide de : 「…を使って、を用いて」
il est 形容詞 de inf. : 非人称構文。「…することは〜である」

Cours原文 § 2.

§ 2. PLACE DE LA LANGUE DANS LES FAITS DE LANGAGE.

²⁷⁻¹⁹Pour trouver dans l’ensemble du langage la sphère qui correspond à la langue, il faut se placer devant l’acte individuel qui permet de reconstituer le circuit de la parole. ²⁷⁻²¹Cet acte suppose au moins deux individus ; c’est le minimum exigible pour que le circuit soit complet. ²⁷⁻²³Soient donc deux personnes, $${A}$$ et $${B}$$, qui s’entretiennent :

²⁸⁻¹La point de départ du circuit est dans le cerveau de l’une, par exemple $${A,}$$ où les faits de conscience, que nous appellerons concepts, se trouvent associés aux représentations des signes linguistiques ou images acoustiques servant à leur expression. ²⁸⁻⁵Supposons qu’un concept donné déclanche dans le cerveau une image acoustique correspondante : c’est un phénomène entièrement $${\textit{psychique,}}$$ suivi à son tour d’un procès $${\textit{physiologique}}$$ : le cerveau transmet aux organes de la phonation une impulsion corrélative à l’image ; puis les ondes sonores se propagent de la bouche de $${A}$$ à l’oreille de $${B}$$ : procès purement $${\textit{physique.}}$$ ²⁸⁻¹¹Ensuite, le circuit se prolonge en $${B}$$ dans un ordre inverse : de l’oreille au cerveau, transmission physiologique de l’image acoustique ; dans le cerveau, association psychique de cette image avec le concept correspondant. ²⁸⁻¹⁵Si $${B}$$ parle à son tour, ce nouvel acte suivra — de son cerveau à celui de $${A}$$ — exactement la même marche que le premier et passera par les mêmes phases successives, que nous figurerons comme suit :

[…] ²⁹⁻³⁰Entre tous les individus ainsi reliés par le langage, il s’établira une sorte de moyenne : tous reproduiront, — non exactement sans doute, mais approximativement — les mêmes signes unis aux mêmes concepts.
²⁹⁻³⁴Quelle est l’origine de cette cristallisation sociale ? ²⁹⁻³⁵Laquelle des parties du circuit peut être ici en cause ? Car il est bien probable que toutes n’y participent pas également.
³⁰⁻²La partie physique peut être écartée d’emblée. Quand nous entendons parler une langue que nous ignorons, nous percevons bien les sons, mais, par notre incompréhension, nous restons en dehors du fait social.
³⁰⁻⁶La partie psychique n’est pas non plus tout entière en jeu : le côté exécutif reste hors de cause, car l’exécution n’est jamais faite par la masse ; elle est toujours individuelle, et l’individu en est toujours le maître ; nous l’appellerons la $${\textit{parole.}}$$ […]
³⁰⁻²⁵En séparant la langue de la parole, on sépare du même coup : 1º ce qui est social de ce qui est individuel ; 2º ce qui est essentiel de ce qui est accessoire et plus ou moins accidentel.
³⁰⁻²⁹La langue n’est pas une fonction du sujet parlant, elle est le produit que l’individu enregistre passivement ; elle ne suppose jamais de préméditation, et la réflexion n’y intervient que pour l’activité de classement […]
³⁰⁻³⁴La parole est au contraire un acte individuel de volonté et d’intelligence, dans lequel il convient de distinguer : ³¹⁻¹1º les combinaisons par lesquelles le sujet parlant utilise le code de la langue en vue d’exprimer sa pensée personnelle ; ³¹⁻³2º le mécanisme psycho-physique qui lui permet d’extérioriser ces combinaisons.
³¹⁻⁵Il est à remarquer que nous avons défini des choses et non des mots ; les distinctions établies n’ont donc rien à redouter de certains termes ambigus qui ne se recouvrent pas d’une langue à l’autre. ³¹⁻⁸Ainsi en allemand $${\textit{Sprache}}$$ veut dire « langue » et « langage » ; $${\textit{Rede}}$$ correspond à peu près à « parole », mais y ajoute le sens spécial de « discours ». ³¹⁻¹⁰En latin $${\textit{sermo}}$$ signifie plutôt « langage » et « parole », tandis que $${\textit{lingua}}$$ désigne la « langue », et ainsi de suite. ³¹⁻¹²Aucun mot ne correspond exactement à l’une des notions précisées plus haut ; c’est pourquoi toute définition faite à propos d’un mot est vaine ; c’est une mauvaise méthode que de partir des mots pour définir les choses.
³¹⁻¹⁷Récapitulons les caractères de la langue :
³¹⁻¹⁸1º Elle est un objet bien défini dans l’ensemble hétéroclite des faits de langage. ³¹⁻¹⁹On peut la localiser dans la portion déterminée du circuit où une image auditive vient s’associer à un concept. ³¹⁻²¹Elle est la partie sociale du langage, extérieure à l’individu, qui à lui seul ne peut ni la créer ni la modifier ; elle n’existe qu’en vertu d’une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté. ³¹⁻²⁴D’autre part, l’individu a besoin d’un apprentissage pour en connaître le jeu ; l’enfant ne se l’assimile que peu à peu. ³¹⁻²⁶Elle est si bien une chose distincte qu’un homme privé de l’usage de la parole conserve la langue, pourvu qu’il comprenne les signes vocaux qu’il entend.
³¹⁻³⁰2º La langue, distincte de la parole, est un objet qu’on peut étudier séparément. ³¹⁻³¹Nous ne parlons plus les langues mortes, mais nous pouvons fort bien nous assimiler leur organisme linguistique. ³¹⁻³³Non seulement la science de la langue peut se passer des autres éléments du langage, mais elle n’est possible que si ces autres éléments n’y sont pas mêlés. […]

註解 § 2.

²⁷⁻¹⁹Pour trouver dans l’ensemble du langage la sphère qui correspond à la langue, il faut se placer devant l’acte individuel qui permet de reconstituer le circuit de la parole.

²⁷⁻²¹Cet acte suppose au moins deux individus ; c’est le minimum exigible pour que le circuit soit complet.

au moins : 「少なくとも、最低でも」
minimum : /mi.ni.mɔm/ ラテン語由来の -um は /-ɔm/ と読む。
pour que + 接続法 : 「〜であるために」

²⁷⁻²³Soient donc deux personnes, $${A}$$ et $${B}$$, qui s’entretiennent :

soient … : 「仮に…があるとしよう」。数学の問題などで常用される表現。もともとはもちろん être の接続法現在形だが、この用法では複数名詞が導入される際も soit のままが普通。(Grevisse, §1099, c)

²⁸⁻¹La point de départ du circuit est dans le cerveau de l’une, par exemple $${A,}$$ où les faits de conscience, que nous appellerons concepts, se trouvent associés aux représentations des signes linguistiques ou images acoustiques servant à leur expression.

images acoustiques : 直前の représentations des signes linguistiques の言い換え。先取りして言うと、いわゆる signifiant のこと(対して、concept  が signifié に相当する)。小林訳(p. 23)、町田訳(p. 27)では「聴覚映像」、菅田訳(p. 15)では「音響映像」と訳されている。小林は Lommel による独訳について初出箇所の akustischen Bilder を「適切」な訳とする一方で、直後に Lautbild と訳し変えていることについて「Saussreの重視する音声の聴覚的方面が写しだされなくなってしまう」として問題視している(小林訳訳注p. 391、なお原著 p. 64参照)。Harrisは Translator's Introduction の中で、Saussureにおける acoustique を英訳するに際して 'acoustic' はもはや適当ではなく、'auditory' とするのが最も好ましいとしているが、image acoustique については最終的に 'sound pattern' と訳している。
いずれにせよ、これが「音」そのものや「文字」ではないことに注意(cf. 次の c’est un phénomène entièrement psychique)。

²⁸⁻⁵Supposons qu’un concept donné déclanche dans le cerveau une image acoustique correspondante : c’est un phénomène entièrement psychique, suivi à son tour d’un procès $${physiologique}$$ : le cerveau transmet aux organes de la phonation une impulsion corrélative à l’image ; puis les ondes sonores se propagent de la bouche de $${A}$$ à l’oreille de $${B}$$ : procès purement $${\textit{physique.}}$$

supposer que + 接続法 : 「…と仮定する」。ここの déclanche は接続法現在形。
déclancher : 現在は déclencher と綴るのが普通。
à son tour : 「順番に、今度は…が」

²⁸⁻¹¹Ensuite, le circuit se prolonge en $${B}$$ dans un ordre inverse : de l’oreille au cerveau, transmission physiologique de l’image acoustique ; dans le cerveau, association psychique de cette image avec le concept correspondant.

dans un ordre inverse : 「逆の順序で」”deux-points" 以降は具体的な順序の説明で、主動詞がない。

²⁸⁻¹⁵Si $${B}$$ parle à son tour, ce nouvel acte suivra — de son cerveau à celui de $${A}$$ — exactement la même marche que le premier et passera par les mêmes phases successives, que nous figurerons comme suit :

comme suit : (<suivre) 「以下に述べるように、次のような」

²⁹⁻³⁰Entre tous les individus ainsi reliés par le langage, il s’établira une sorte de moyenne : tous reproduiront, — non exactement sans doute, mais approximativement — les mêmes signes unis aux mêmes concepts.

s’établir : ここでは、非人称構文で「確立する、定着する、生じる」
moyenne : 「平均、平均値」
non A mais B : 「A ではなく、Bである」。ここの sans doute は町田訳(p. 30)のように「恐らく」ととってもよいかもしれないが、文意から推してここでも sans doute … mais で、譲歩的な用法と取るべきか。

²⁹⁻³⁴Quelle est l’origine de cette cristallisation sociale ?

²⁹⁻³⁵Laquelle des parties du circuit peut être ici en cause ? Car il est bien probable que toutes n’y participent pas également.

être en cause : 「関わっている、問題になっている」
il est probable que … : 非人称構文。「おそらく…だろう」肯定文ではふつう直説法。
toutes n’y participent pas également : toutes = toutes les parties du circuit。部分否定なので「それぞれの partie が関与するが、その仕方は également ではない」ということ。

³⁰⁻²La partie physique peut être écartée d’emblée. Quand nous entendons parler une langue que nous ignorons, nous percevons bien les sons, mais, par notre incompréhension, nous restons en dehors du fait social.

d’emblée : 「ただちに、すぐに」
entendre inf. : 知覚構文。「~するのが聞こえる」。この文において parler の主語は不定。
en dehors de :「…の外に」

³⁰⁻⁶La partie psychique n’est pas non plus tout entière en jeu : le côté exécutif reste hors de cause, car l’exécution n’est jamais faite par la masse ; elle est toujours individuelle, et l’individu en est toujours le maître ; nous l’appellerons la $${\bm{parole.}}$$ […]

tout entier : 「全体で」同格的に用いられている。partie に合わせて女性形。
être en jeu : 「介入している、作用している」
hors de cause :「問題外の」
l’individu en est toujours le maître =  l’individu est toujours le maître de  l’exécution
parole
:  l’ = l’exécution なので、parole =  l’exécution ということ。小林訳(p. 26)では「言《げん》」としているが、今日ではフランス語そのままに「パロール」と言われるのが普通。

³⁰⁻²⁵En séparant la langue de la parole, on sépare du même coup : 1º ce qui est social de ce qui est individuel ; 2º ce qui est essentiel de ce qui est accessoire et plus ou moins accidentel.

séparer A de B : 「AをBから分ける」
du même coup :「それと同時に」
plus ou moins : 「多かれ少なかれ、程度の差はあれ」
la langue = ce qui est social = ce qui est essentiel
la parole = ce qui est individuel = ce qui est accessoire et plus ou moins accidentel

³⁰⁻²⁹La langue n’est pas une fonction du sujet parlant, elle est le produit que l’individu enregistre passivement ; elle ne suppose jamais de préméditation, et la réflexion n’y intervient que pour l’activité de classement

fonction : 「“fonction” という語は、講義ノートではすべて“une fonction naturelle de langage” として用いられている[…]のに、ここではCLGの編者が別な表現にしている。CLGの翻訳としては、「ラングは話し手の(能動的な)機能ではなく、既にできあがったものとして個々人が受動的に記録するものだ」。」(熊本, 2017, e39)
sujet parlant : 「話し手」

³⁰⁻³⁴La parole est au contraire un acte individuel de volonté et d’intelligence, dans lequel il convient de distinguer :

dans lequel : il convient de distinguer dans cet acte
il convient de inf. : 非人称構文。「…するのが適当である、望ましい」

³¹⁻¹ les combinaisons par lesquelles le sujet parlant utilise le code de la langue en vue d’exprimer sa pensée personnelle ;

= primo「第1に」。以下 2º = secundo /sə.ɡɔ̃.do/, 3º = tertio /tɛr.sjo/ と続く。
combinaison : 町田は「ラングは規則の集合体」であり「思考を表現するためにはそれらの規則を組み合わせることで、最終的に発話を行わなければならない」と説明する(町田訳注 76), p. 32)。しかし、むしろ「統辞的な結合」と取った方が素直かもしれない(cf. 原著 pp. 172-173)。
code de la langue : 小林訳(p. 27)「言語の法典」、菅田訳(p. 17)「ラングのコード」、町田訳(p. 32)「言語規則」。langue は un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social (25-12)だから、ここでの code も「(社会的な)規範、掟」のような意味でとらえるのがよさそう。そういった意味で「ドレスコード」のように現代語で「コード」を用いることはあるが、「ラングのコード」と訳すことでどの程度通じるか。小林は訳注(p. 392)で「もちろん比喩的な意味」としながら、「記号体系の意味ではむしろ転義的に用いられているのは明らかなので法典と訳した」と説明する。
なお de Mauro の注[66](原著 p. 423)によると、ラングを code と解釈する伝統は Saussure に始まり、Martinet, Lepschy 等に受け継がれるという。
en vue de inf. : 「…するために」

³¹⁻³ le mécanisme psycho-physique qui lui permet d’extérioriser ces combinaisons.

= secundo /sə.ɡɔ̃.do/ 「第2に」。発音注意。
permettre à qn. de inf. : 「(人に)…することを可能にする」 lui = le sujet parlant

³¹⁻⁵Il est à remarquer que nous avons défini des choses et non des mots ; les distinctions établies n’ont donc rien à redouter de certains termes ambigus qui ne se recouvrent pas d’une langue à l’autre.

il est à remarquer que : 「(que以下のこと)に注意しなくてはならない」
n’ont rien à redouter de … : 「… には、(de以下について)恐れるべきことは何もない」
se recouvrir : 「(お互いに)重なり合う」
deà … : 「…と…との間で」

³¹⁻⁸Ainsi en allemand $${\textit{Sprache}}$$ veut dire « langue » et « langage » ; $${\textit{Rede}}$$ correspond à peu près à « parole », mais y ajoute le sens spécial de « discours ».

vouloir dire : 「意味する」
à peu près : 「だいたい、およそ、ほぼ」
y ajoute : y =  à (au sens de) « parole »。ajoute の主語は後置されている le sens spécial de « discours »。
discours : 現代の言語学では「談話分析 analyse du discours」のような意味で使われる語だが、当時はまだこの概念はない。ドイツ語 Rede の意味と重なる意味としては「話、演説、スピーチ」などがあげられる。(cf, 熊本2017, e39)

³¹⁻¹⁰En latin $${\bm{sermo}}$$ signifie plutôt « langage » et « parole », tandis que $${\textit{lingua}}$$ désigne la « langue », et ainsi de suite.

sermo : 長音表記をつけるなら sermō。Cours でラテン語が例示される際、基本的に長母音にはマクロンが付されているが、ラテン語の -o で終わる語は原則 -ō になることが自明なので、あえて付されないらしい。(cf. 小林訳訳注, p. 392)
tandis que : 「…であるのに対して、一方で」
菅田『講義抄』(p. 16) *trandis → tandis
(et) ainsi du suite : 「以下同様」

³¹⁻¹²Aucun mot ne correspond exactement à l’une des notions précisées plus haut ; c’est pourquoi toute définition faite à propos d’un mot est vaine ; c’est une mauvaise méthode que de partir des mots pour définir les choses.

plus haut : 「(文書において)前の方で、既に」
c’est pourquoi : 「そういうわけで、だから」
que : 主語の同格を導く虚辞的な用法。あるいは c’est A que de inf. で不定詞の強調。(朝倉『事典』que⁴, VIII, 5º)

³¹⁻¹⁷Récapitulons les caractères de la langue :

³¹⁻¹⁸1º Elle est un objet bien défini dans l’ensemble hétéroclite des faits de langage.

elle = la langue

³¹⁻¹⁹On peut la localiser dans la portion déterminée du circuit où une image auditive vient s’associer à un concept.

la = la langue
image auditive : image acoustique と同義。(cf. 小林訳訳注 p. 392)

³¹⁻²¹Elle est la partie sociale du langage, extérieure à l’individu, qui à lui seul ne peut ni la créer ni la modifier ; elle n’existe qu’en vertu d’une sorte de contrat passé entre les membres de la communauté.

qui : 先行詞は直前の l’individu
à lui seul : 「彼一人だけで、ただそれだけで」。lui の部分は主語にあわせた人称代名詞強勢形が入る。
en vertu de : 「…によって、…に従って」
contrat passé : passer un contrat 「契約を結ぶ」

³¹⁻²⁴D’autre part, l’individu a besoin d’un apprentissage pour en connaître le jeu ; l’enfant ne se l’assimile que peu à peu.

avoir besoin de … : 「…を必要とする」
en connaître le jeu : connaître le jeu de la langue。jeu は「ものの動き、働き」
se l’assimile
: l’ = la langue が直接目的補語なので、ここでの se は間接目的補語。言語について s’assimiler を使うときは、「その言語の組織を理解し,ある程度その言語をもって自己を表現しうる能力を身につけることをいう」とのこと(小林訳訳注 p. 392)
peu à peu : 「少しずつ、徐々に」

³¹⁻²⁶Elle est si bien une chose distincte qu’un homme privé de l’usage de la parole conserve la langue, pourvu qu’il comprenne les signes vocaux qu’il entend.

si 副詞 que 直説法 : 「ともて…なので…だ」。こでは、si が bien に、bien は être une chose distincte という動詞句全体にかかっている。
distinct : ここでは「はっきりした、明瞭な」
privé de … : 「…を欠いた、失った」
pourvu que + 接続法 :「…しさえすれば、…でありさえすれば」
comprenne : comprendre の接続法現在形。

³¹⁻³⁰2º La langue, distincte de la parole, est un objet qu’on peut étudier séparément.

distinct de … :「…とは異なった、別の」。形容詞が同格的に用いられると、単なる「説明」のほか、「原因」や「条件」などのニュアンスを伴うことがある。(cf. 朝倉『事典』apposition, II, 3º)

³¹⁻³¹Nous ne parlons plus les langues mortes, mais nous pouvons fort bien nous assimiler leur organisme linguistique.

fort : 副詞。「大いに、たくさん、非常に」。ここでは bien を強調している。
s’assimiler : 31-24参照。
leur = les langues mortes

³¹⁻³³Non seulement la science de la langue peut se passer des autres éléments du langage, mais elle n’est possible que si ces autres éléments n’y sont pas mêlés.

non seulement A mais B : 「AだけでなくBもまた」。ここでは、A, B ともに文が入っている。
se passer de … : 「…なしで済ます、…は必要ない」

Cours 原文 § 3.

§ 3. PLACE DE LA LANGUE DANS LES FAITS HUMAINS. LA SÉMIOLOGIE.

[…]
³³⁻¹³On peut donc concevoir $${\textit{une}}$$$${\textit{science}}$$$${\textit{qui}}$$$${\textit{étudie}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{des}}$$$${\textit{signes}}$$$${\textit{au}}$$$${\textit{sein}}$$$${\textit{de}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{sociale}}$$; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons $${\textit{sémiologie}}$$ (du grec $${\textit{sēmeîon,}}$$ « signe »). […]

註解 § 3.

³³⁻¹³On peut donc concevoir $${\textit{une}}$$$${\textit{science}}$$$${\textit{qui}}$$$${\textit{étudie}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{des}}$$$${\textit{signes}}$$$${\textit{au}}$$$${\textit{sein}}$$$${\textit{de}}$$$${\textit{la}}$$$${\textit{vie}}$$$${\textit{sociale}}$$; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons $${\textit{sémiologie}}$$ (du grec $${\textit{sēmeîon,}}$$ « signe »).

au sein de … : 「…のただ中で、の内部で」
par conséquent : 「したがって」。elle formerait une partie の繰り返しが省略されている。
la nommerons : la = cette science

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