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#4 Okinawa et l’Empire japonais entre attraction et répulsion

Connaissez-vous Okinawa ? Cette région au sud du Japon est surtout réputée pour ses plages paradisiaques et le fameux « régime d’Okinawa », supposé faire des miracles pour allonger l’espérance de vie. J’ai envie de vous emmener au-delà de ces clichés. Je m’appelle Clément Dupuis et dans ce podcast, je vais vous faire découvrir l’histoire et la culture de ce territoire à la croisée des influences japonaises, chinoises et américaines. Bienvenue dans « Fascinant Okinawa ».

Episode 4 : Okinawa et l’Empire japonais : entre attraction et répulsion

Dans ce nouvel épisode, nous allons nous intéresser à la première moitié du XXe siècle. On va repartir de là où on était resté à l’épisode 2, en 1879, et on s’arrêtera au début de la Seconde Guerre mondiale. Nous allons nous attarder sur les bouleversements administratifs, économiques et culturels qu’a connus la jeune préfecture japonaise pendant cette période. L’assimilation à l’Empire japonais a été finalement assez ambivalente. Elle a été sans nul doute douloureuse pour les habitants d’Okinawa. La population a souffert de discriminations et a été amenée à abandonner sa langue et sa culture religieuse. Elle a aussi été frappée de plein fouet par de grandes difficultés économiques. Mais l’expérience des discriminations a aussi conduit les habitants d’Okinawa à multiplier les efforts pour être considérés comme « vraiment » japonais.

Nous l’avons vu, Okinawa est donc devenue une préfecture japonaise à part entière en 1879. Si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire, je vous invite à écouter (ou réécouter) l’épisode 2. Pour le gouvernement à Tokyo, l’objectif est maintenant d’assimiler complètement cette nouvelle région, comme Hokkaidō au nord. Sur le papier, ces territoires font bien partie du Japon, mais il faut de lourdes réformes pour combler l’écart avec le reste du pays.

Les premières vagues de modernisation n’atteignent Okinawa qu’au début des années 1900. Vers 1910, les réformes agraire et fiscale sont achevées et le système éducatif commence à être mis en place. La préfecture acquiert partiellement le droit de vote en 1912. L’intégration administrative avec le reste du Japon est finalisée en 1919.

La préfecture d’Okinawa bénéficie d’une autonomie limitée. Des fonctionnaires nommés par le gouvernement de Tokyo sont à la tête de la plupart des institutions locales. L’économie est aussi contrôlée par des négociants venus de métropole. De manière générale, les expatriés japonais adoptent une attitude paternaliste et arrogante envers la population, qu’ils jugent arriérée.

La méfiance du gouvernement de Tokyo envers les habitants d’Okinawa ne se tarit pas. Il les soupçonne de ne pas avoir abandonné leurs sentiments pro-chinois. Rappelez-vous, le royaume des Ryūkyū entretenait une relation de double-vassalité entre le Japon et la Chine il y a seulement quelques décennies. À cause de cette suspicion, le gouvernement met les bouchées doubles pour assimiler Okinawa au Japon. Cela se ressent dès l’adoption du nom « Okinawa » pour la préfecture. Il s’agit d’un nom japonais, contrairement au terme « Ryūkyū » qui est utilisé dans la sphère d’influence chinoise.

L’école devient le principal canal de cette assimilation. Une des missions les plus importantes du nouveau système éducatif, c’est de diffuser l’utilisation du japonais standard. Car oui, je ne l’avais pas mentionné jusqu’à présent, et j’aurai l’occasion d’y revenir plus longuement dans le prochain épisode, mais on ne parle pas japonais à Okinawa. Ni chinois d’ailleurs. On parle un ensemble de langues, appelé les langues ryūkyū, qui sont apparentées au japonais mais qui en sont malgré tout fortement éloignées. On dit qu’elles sont mutuellement inintelligibles, c’est-à-dire qu’un Okinawaïen perdu à Tokyo ne peut pas se faire comprendre, et inversement.

Il va sans dire que c’est un gros problème pour le gouvernement japonais. Comme dans d’autres États-nations modernes à la même période, la langue est un vecteur d’unité nationale. Les variantes de la langue standard constituent des obstacles au caractère homogène du pays et doivent donc être éliminées. Dans cette optique, parler une langue ryūkyū devient un acte antipatriotique.

Un premier décret impérial sur l’éducation est proclamé en 1890. À partir de cette période, un effort particulier est mis en place pour diffuser le japonais standard dans l’espace public okinawaïen, en particulier à l’école. Cela passe surtout par l’adoption de mesures coercitives pour limiter l’utilisation des langues ryūkyū. Parmi ces initiatives, on peut citer par exemple l’ordonnance pour la réglementation des dialectes en 1907, ou encore la création du Mouvement pour l’application de la langue standard en 1931.

À l’école, la punition la plus connue en cas de non-respect est la plaquette dialectale (en japonais, hōgen fuda). Quand un élève est surpris en train de parler une langue ryūkyū en classe, il est obligé de porter cette plaquette autour du cou. Pour s’en débarrasser, il doit surveiller ses camarades et les prendre sur le fait à leur tour. Le dernier élève à porter la plaquette à la fin de la journée est sévèrement puni. Un mécanisme de contrôle par les pairs (p-a-i-r-s) particulièrement retors et efficace. L’utilisation des plaquettes dialectales atteint son apogée dans les années 1920 et 1930. Il faut noter que cette punition ne se limite pas à Okinawa. On trouve aussi des plaquettes dialectales dans la région du Tōhoku, au nord-est du Japon, où les langues locales sont très distinctes du japonais standard. Mais les îles Ryūkyū sont la région du Japon où la plaquette dialectale est la plus utilisée.

En dehors de la question cruciale de la langue, l’assimilation d’Okinawa au Japon passe aussi par l’éradication de la religion et des tatouages tribaux. Là aussi, nous y reviendrons plus en détail dans un autre épisode, mais à l’époque Okinawa dispose d’une religion propre qui s’apparente à l’animisme. Une fois n’est pas coutume, le clergé est exclusivement féminin. Il s’agit de prêtresses appelées noro. Elles sont les seules à pouvoir se rendre dans les lieux sacrés, appelés utaki. Avec l’intégration d’Okinawa au Japon, le gouvernement cherche à faire disparaître cette religion autochtone. L’objectif est d’instaurer à la place la nouvelle religion d’État, à savoir le shintoïsme. Ce dernier est fondé sur la révération des dieux (kami en japonais), des ancêtres et de l’Empereur. Néanmoins, les efforts pour éradiquer les spécificités cultuelles locales ne marchent pas vraiment. La population ne se rend qu’épisodiquement dans les sanctuaires shinto installés dans l’archipel et les prêtresses conservent une influence importante.

J’évoquais aussi la pratique du tatouage rituel. À Okinawa, ce type de tatouage est appelé hajichi et il est pratiqué majoritairement chez les femmes. Il est caractérisé par des motifs symboliques associés à des rites de passage comme le mariage. Par exemple, les flèches sur les doigts représentent la fidélité envers son époux. En 1899, le gouvernement adopte une ordonnance contre les tatouages. Cette mesure ne se limite pas à Okinawa, mais elle a un impact majeur sur la pratique du tatouage traditionnel dans la préfecture. Les personnes qui en portent sont assimilées à des criminels et se voient imposer des amendes. Petit à petit, le tatouage hajichi disparaît du paysage.

Que ce soit par la langue ou par la religion, le gouvernement japonais juge essentiel de faire d’Okinawa une préfecture comme les autres. Ceci étant dit, il ne voit pas pour autant l’intérêt de développer davantage la région. Car Okinawa a un inconvénient de taille par rapport à d’autres nouveaux territoires comme Hokkaidō. Okinawa est pauvre en ressources naturelles. La préfecture n’a pas de pétrole, pas de charbon, ni de fer ou de bois. La superficie de l’île principale est aussi trop petite pour y installer des colons de métropole. Rappelez-vous, on parle d’un territoire quatre fois plus petit que la Corse. À l’inverse, Hokkaidō est la deuxième île la plus grande du Japon, avec une superficie équivalente à celle de l’Irlande, et elle est virtuellement déserte, de quoi y installer des colons par milliers.

La conséquence, c’est que la préfecture d’Okinawa reste très à la traîne par rapport au reste du Japon en termes d’infrastructures et d’économie. On parlait d’éducation tout à l’heure. L’énergie investie par le gouvernement pour développer le système éducatif d’Okinawa s’arrête à l’école primaire. En 1924, Okinawa ne compte que deux collèges et pas un seul lycée. Les élèves qui souhaitent suivre des études supérieures doivent se rendre en métropole ou à Taïwan. Dans ce contexte, difficile de développer une main-d’œuvre qualifiée. L’industrie de l’île est à peu près inexistante. Du côté des transports aussi, Okinawa est en retard. L’île principale dispose d’un maigre réseau routier, à peine complété par une seule ligne de chemin de fer qui totalise moins de 50 kilomètres. Par contraste, à la fin de l’ère Meiji, en 1912, le Japon dans son ensemble compte plus de 11 000 kilomètres de voies. Bref, au milieu des années 1920, cinquante ans après l’intégration d’Okinawa au Japon, la préfecture est la plus pauvre du pays, et de loin.

Cette pauvreté s’aggrave à partir des années 1930. L’économie d’Okinawa est principalement basée sur la production de canne à sucre, qui prend petit à petit la place des rizières. La préfecture devient donc fortement tributaire de l’importation de produits alimentaires. Le problème, c’est que quand la crise économique survient, les prix du sucre chutent et une profonde récession s’abat sur la région. Les habitants n’ont plus de quoi se nourrir. Ils se rabattent sur une plante locale, le cycas (sotetsu en japonais). Cette plante sauvage est comestible mais peut être mortelle si elle n’est pas suffisamment cuite. Les intoxications se multiplient, au point que la période est encore aujourd’hui connue sous le nom d’« enfer du cycas » (sotetsu jikoku en japonais).

Comme les gens sont désespérés, on assiste aussi en parallèle à une vague d’émigration. Les Okinawaïens sont incités à s’installer soit en métropole, en particulier à Osaka, mais aussi beaucoup plus loin. Près de 20 000 personnes s’expatrient à Hawaï, 17 000 aux Philippines, 15 000 au Brésil. Au total, on estime que plus de 70 000 Okinawaïens ont émigré entre 1899 et 1938. Cela représente 12% de la population de l’époque. On parlera plus en détail de la diaspora okinawaïenne dans ce podcast.

On l’a vu tout au long de cet épisode, la population d’Okinawa a dû faire face d’une part à de grandes difficultés économiques, et d’autre part à une attitude paternaliste et méfiante de la métropole. Le gouvernement et la société japonaise perçoivent Okinawa comme une région arriérée et inférieure. En fait, leur identité japonaise même est régulièrement remise en question.

On pourrait penser que cette situation conduirait les Okinawaïens à se replier dans leur culture traditionnelle, voire à rêver d’une restauration du royaume de Ryūkyū. Ce n’est pas le cas, ou alors dans une moindre mesure. Au contraire, l’expérience de cette discrimination va encore davantage renforcer la motivation des Okinawaïens à se faire reconnaître comme de véritables citoyens japonais. Quitte à essayer de se différencier, dans une démarche qu’on ne peut qualifier que de raciste, d’autres populations jugées inférieures. Un épisode représentatif de cette ambivalence, c’est l’Exposition industrielle d’Osaka en 1903 et son Pavillon anthropologique.

Cette exposition s’inscrit dans le contexte plus général des expositions coloniales, qui se multiplient dans les pays occidentaux à cette période. L’objectif est de mettre en avant sa force nationale au travers de sa capacité industrielle et de ses colonies. Le Japon cherche à imiter ce qui se fait en Europe et plusieurs expositions industrielles sont organisées dans l’archipel au tournant du XXe siècle.

En 1903, une exposition est donc ouverte à Osaka. Elle a accueilli environ 4,5 millions de visiteurs entre le 1er mars et le 31 juillet. Le clou du spectacle, c’est le Pavillon anthropologique (gakujutsu jinrui kan en japonais). Je précise ici que je vais utiliser des termes problématiques dans ce passage, et je m’en excuse. Malheureusement, je ne peux pas passer à côté. Je mentionnerai à chaque fois qu’il s’agit de citations. Ce Pavillon est aussi appelé « zoo humain ». Oui, c’était vraiment une époque formidable. La société d’anthropologie de l’Université impériale de Tokyo (l’actuelle Université de Tokyo) coordonne l’exposition. L’objectif, c’est de montrer des « représentants » de différentes « races » dans leur « habitat naturel ». À cette époque, les concepts de race biologique et de hiérarchie raciale sont une pierre angulaire de la représentation du monde. L’effet de cette exposition, c’est qu’elle essentialise ces peuples dans une altérité hors de l’histoire et infériorisée. Le contraste rend encore plus éclatant le triomphe de la civilisation moderne.

Dans ce Pavillon anthropologique, 31 personnes sont exhibées, toutes issues des marges de l’Empire japonais ou originaires de régions exotiques. On trouve des Aïnous de l’île d’Hokkaidō, des indigènes de Taïwan, des Coréens, des Chinois, des Okinawaïens, des Malais, ou encore des Indiens. Sauf qu’ils ne sont pas ravis d’être exposés comme des objets de curiosité. Les Chinois, puis les Coréens et les Okinawaïens se plaignent auprès de leurs autorités respectives. Devant la polémique qui enfle, ils finissent par obtenir gain de cause et sont retirés du Pavillon les uns après les autres.

Pour autant, on ne peut pas avoir de cet événement une lecture binaire, qui opposerait les méchants impérialistes et les gentils colonisés. Si ces personnes rechignent à être exhibées, ce n’est pas parce qu’elles remettent en cause la hiérarchie raciale de l’exposition. C’est parce qu’elles estiment qu’elles n’ont pas leur place aux côtés de « vrais » « sauvages ». Les Okinawaïens ne supportent pas d’être assimilés aux indigènes de Taïwan ou aux Aïnous, eux qui sont de « race » japonaise. En résumé, les préjugés racistes sont largement partagés par les exposants et les exposés.

そもそも、差別はどのようにして、生まれるのか。何が原因でなされるのか?(鞭を示し)これこれ、これであります。すなわち、ムチ蒙昧、ムチと偏見であります。(自分だけ笑う)…… ムチかしい?しからば、ムチを一掃し、偏見を正し、差別を無くするにはどうすればよろしいか。よくぞお尋ねくださいました。そこにこそ、我が「人類館」の果たすべき大いなる役割が秘められているのであります。史上初の、そして空前の規模で開かれます我が「人類館」は、世界中いたる所で差別に遭い、抑圧に苦しみ、迫害に泣く人種、民族を、色とりどりに取り揃えてございます。黒人あり、ユダヤ人あり、朝鮮人あり、琉球人ありアイヌ、インディアン、エトセトラ…… その数は枚挙に暇がありません。

Vous venez d’écouter un extrait de la pièce de théâtre « Jinruikan » ou « Zoo humain », écrite par Seishin Chinen en 1976. Des représentations contemporaines ont été organisées en 2021 et 2022 par un collectif indépendant. Un signe que cet épisode du Pavillon anthropologique a durablement marqué l’imaginaire collectif à Okinawa.

Cette question de la japonité des habitants d’Okinawa et de leur loyauté au Japon, elle va continuer de hanter la relation entre la préfecture et la métropole pendant plusieurs décennies. Le mépris et la méfiance du gouvernement de Tokyo aura de lourdes conséquences pendant la Seconde Guerre mondiale, comme nous le verrons dans l’épisode 6 consacré à la bataille d’Okinawa.

La première moitié du XXe siècle a été une nouvelle période de bouleversement pour Okinawa. C’est d’abord des réformes à répétition, qu’elles soient agraires, fiscales ou encore éducatives. Les repères linguistiques et religieux des habitants sont ébranlés. C’est aussi de grandes difficultés économiques, avec une population contrainte de se nourrir avec des plantes sauvages à peine comestibles ou d’émigrer pour survivre. Enfin, c’est une accumulation de préjugés dont les Okinawaïens peinent à se débarrasser et qui les conduit à construire et affirmer leur identité japonaise.

Merci d’avoir écouté ce nouvel épisode de « Fascinant Okinawa ». J’espère qu’il vous a plu. Dans le prochain épisode, consacré à un pan de la culture okinawaïenne, nous reviendrons sur un sujet que j’ai commencé à aborder ici : les langues ryūkyū.

Pour terminer, j’ai envie de revenir sur un point important. Comme vous pouvez le constater, je réalise ce podcast en français, donc j’imagine que la plupart des auditeurs et des auditrices viendront de France ou d’autres pays francophones. Mon objectif, avec « Fascinant Okinawa », n’est pas de vous inciter à vous rendre sur place. En effet, la crise climatique que nous traversons s’aggrave, comme nous pouvons le voir avec les catastrophes naturelles qui se multiplient. L’un des gestes susceptibles de peser le plus dans notre empreinte carbone individuelle, c’est de prendre l’avion. Or, un aller-retour vers Okinawa depuis la France, ça représente 2,7 tonnes de CO2, soit plus que les 2 tonnes par personne et par an que l’on doit viser pour respecter l’accord de Paris sur le climat. Okinawa souffre aussi déjà de la sur-fréquentation touristique, qui impacte la population locale et l’environnement. Mon objectif avec ce podcast est de vous faire voyager depuis votre canapé, ou votre cuisine si vous êtes en train de faire la vaisselle, sans compromettre l’avenir de la planète ni la vie quotidienne des Okinawaïens.

Le mot de la fin : « Fascinant Okinawa » est un jeune podcast indépendant qui a débuté il y a seulement quelques mois. Il a besoin de votre soutien ! Abonnez-vous, partagez cet épisode, parlez-en à vos ami-es qui aiment le Japon, l’histoire et la culture japonaises. Vous pouvez le retrouver sur vos plateformes de podcast habituelles. Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas aussi à consulter les sources dans la description de l’épisode.

En attendant, je vous dis à dans un mois pour le prochain épisode ! Salut !

Description de l’épisode

Dans ce nouvel épisode, nous allons nous intéresser à la première moitié du XXe siècle. Nous allons nous attarder sur les bouleversements administratifs, économiques et culturels qu’a connus la jeune préfecture japonaise entre 1879 et 1939. L’assimilation à l’Empire japonais a été finalement assez ambivalente. Elle a été sans nul doute douloureuse pour les habitants d’Okinawa. La population a souffert de discriminations et a été amenée à abandonner sa langue et sa culture religieuse. Elle a aussi été frappée de plein fouet par de grandes difficultés économiques. Mais l’expérience des discriminations a aussi conduit les habitants d’Okinawa à multiplier les efforts pour être considérés comme « vraiment » japonais.
Connaissez-vous Okinawa ? Cette région au sud du Japon est surtout réputée pour ses plages paradisiaques et le fameux « régime d’Okinawa », supposé faire des miracles pour allonger l’espérance de vie. Dans « Fascinant Okinawa », je vous emmène au-delà de ces clichés. Venez découvrir l’histoire et la culture de ce territoire à la croisée des influences japonaises, chinoises et américaines.
Écriture et réalisation : Clément Dupuis
Musique : Keisuke Ito
Habillage sonore : la sonnerie très nostalgique d’une école japonaise (Musmus) ; un paquebot qui annonce son départ (Soundbible) ; un extrait de la pièce “Jinruikan” de Seishin Chinen, publiée en 1976, dont des représentations contemporaines ont été organisées en 2021-2022 (collectif AKN Project et Naha Cultural Arts Theater Nahart). Une traduction de Robert Tierney est disponible dans l’ouvrage Islands of Protest: Japanese Literature from Okinawa, paru en 2017*.*
Vignette : Clément Dupuis, sur la base d’illustrations des sites https://illust.okinawa et https://www.irasutoya.com/
Retrouvez également "Fascinant Okinawa" sur Instagram : @fascinant.okinawa

Sources

« Autrefois banni, le tatouage d'Okinawa redécouvert par les jeunes générations ». France 24, 19 février 2023. Disponible en ligne : https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20230219-autrefois-banni-le-tatouage-d-okinawa-redécouvert-par-les-jeunes-générations

Bureau des statistiques, Préfecture d’Okinawa. « 沖縄と移民の歴史 » (Histoire d’Okinawa et de l’émigration), 2016. Disponible en ligne (en japonais) : https://www.pref.okinawa.jp/toukeika/so/topics/topics457.pdf

Centre préfectoral d’éducation d’Okinawa. « 「ソテツ地獄」と県民の暮らし » (La vie des Okinawaïens pendant « l’enfer du cycas »). Disponible en ligne (en japonais) : http://rca.open.ed.jp/history/story/hisindex4.html

Patrick Heinrich. « Language Loss and Revitalization in the Ryūkyū Islands ». The Asia-Pacific Journal Japan Focus, Volume 3, Issue 11 (24 novembre 2005). Disponible en ligne : https://apjjf.org/-Patrick-Heinrich/1596/article.html

Tze May Loo. Heritage politics: Shuri Castle and Okinawa's Incorporation into Modern Japan, 1879-2000. Rowman & Littlefield Publishers, 2014.

Arnaud Nanta. « Expositions coloniales et hiérarchie des peuples dans le Japon moderne ». Ebisu, n°37, 2007. Disponible en ligne : https://www.persee.fr/doc/ebisu_1340-3656_2007_num_37_1_1462


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