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テオフィル・ゴーティエ「騎士たちの突撃」― Choc des Cavaliers.

騎士たちの突撃

昨日、私は、おそらく酔っていたのだが、
橋のアーチの上で騎士たちが戦うのを見た気がした。

彼らは鉄の鎧や、銅の武具で体をくまなく包み、
風変わりな馬具で馬を着飾っていた。

彼らの甲には、うずくまり、低くうなっているドラゴンが乗っており、
屈強なメデューサが恐ろしい形相で目を見開いており、
彼らの大きな盾は奇妙な装飾が施され、
とぐろを巻いた蛇が彼らの腕甲に鱗模様を施していた。

時折、巨大なアーチの縁で、
負傷した騎手がバランスを失い、
怖気づいた馬が、大きな口を開けた水の中に落ちていき、
鰐がその下で、あんぐりと口を開けているのだった。

きみだ、私の欲求たちよ、きみだ、私の想念たちよ、
橋を強行突破しようとしたのは。
君の体だ、満身創痍で、戦いの末形を失った武器の下に隠れて、
深淵の底で眠っているのは。

CHOC DE CAVALIERS.

Hier il m’a semblé, sans doute j’étais ivre,
Voir sur l’arche d’un pont, un choc de cavaliers
Tout cuirassés de fer, tout imbriquée de cuivre
Et caparaçonnés de harnais singuliers.


Des dragons accroupis grommelaient sur leurs casques,
Des Méduses d’airain ouvraient leurs yeux hagards
Dans leurs grands boucliers, aux ornements fantasques,
Et des nœuds de serpents écaillaient leurs brassards.

Par moment, du rebord de l’arcade géante,
Un cavalier blessé, perdant son point d’appui ;
Un cheval effaré, tombait dans l’eau béante ;
Gueule de crocodile entr’ouverte sous lui.

C’était vous, mes désirs, c’était vous, mes pensées,
Qui cherchiez à forcer le passage du pont,
Et vos corps tout meurtris, sous leurs armes faussées,
Dorment ensevelis dans le gouffre profond.

Théophile Gautier, La Comédie de la Mort (1838)


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