見出し画像

J.League 2022 : le petit guide.

Après l'échec de 2019, le “Three-Peat” est de nouveau à la portée d’un Kawasaki encore une fois trop fort pour sa concurrence. Pour la seconde année consécutive le Frontale domine outrageusement un championnat qui ne lui résiste pas, une suprématie qui attire le regard curieux de diverses écuries européennes. 
Une aubaine pour une concurrence qui a les dents longues, et qui n’entend pas laisser le Frontale s’en tirer facilement.
Intéressons-nous donc à ce que cette édition 2022 de J1 nous réserve.
Une saison qui s'annonce excitante, et prête à nous surprendre.

@JLeagueFra

PRETENDANTS


KAWASAKI FRONTALE

Les objectifs sont clairs pour ce Kawasaki version 2022; remporter la JLeague pour une 3e année consécutive et enfin parvenir à mettre la main sur une compétition qui lui échappe encore et toujours, l’ACL.
Malheureusement, la tâche ne sera pas aussi simple pour l’équipe de Toru Oniki, qui enchaînera sa 6e saison sur le banc Frontale.

Une tâche compliquée par les départs vers l’Europe de Kaoru Mitoma, d’Ao Tanaka et de Reo Hatate, tous trois bradés et remerciés pour service dûment rendu. Une fuite des talents qui semble faire les affaires d’une compétition qui rêve d’enfin pouvoir rivaliser avec le Grêmio Japonais.
Toutefois, Kawasaki ne règne pas sur le championnat Nippon par hasard, comme tend à le démontrer son mercato hivernal que l’on qualifiera d'intelligent. Malgré l’exil de 3 de ses pépites, Kawasaki parvient à garder la quasi-intégralité de son effectif et plus particulièrement de ses cadres. Longtemps annoncé sur le départ, le MVP en personne Leandro Damiao rempile pour une année supplémentaire, et pèsera encore sur les défenses japonaises.

Privilégiant la continuité, les arrivées se font aussi rares sur les départs. Tout d’abord, Tatsukmi Seko brillant avec les relégués du Yokohama FC, se voit récompensé de ses efforts et vient étoffer un milieu de terrain déjà attrayant. Le milieu défensif devrait facilement trouver sa place dans la rotation de ce milieu à trois, qui aura bien besoin de son talent pour être compétitif sur l’ensemble des compétitions dans lesquelles l’équipe est engagée.

Pour pallier le départ du génialissime Reo Hatate vers le Celtic cet hiver, Kawasaki décide de frapper fort en s’attachant les services de Chanathip Songkrasin, en provenance de Sapporo. Après 5 saisons passées dans le Nord à faire les beaux jours du Consadole, la star thaïlandaise relève un nouveau défi et rejoint la meilleure équipe du pays, l’occasion de prouver tout le bien dont on dit de lui.
À l’aube d’une saison 2022 qui retrouve ses 18 équipes, Kawasaki apparaît pour la énième fois comme l'éminent favori. Si ses rivaux s’activent et se renforcent dans son ombre, il leur faudra redoubler d'efforts pour faire vaciller ce géant qui mise sur un effectif bien établi.



YOKOHAMA F•MARINOS

Les Marinos démarrent fort leur quatrième saison sous les ordres de Postecoglou et se démarquent assez rapidement comme le seul concurrent crédible à l’ogre Frontale. Après seulement deux défaites en 17 matches, une très mauvaise nouvelle s’abat sur Yokohama. Ange Postecoglou abandonne le vaisseau Marinos, séduit par le Celtic et un challenge européen. Une perte à laquelle s’ajoute celle d’Ado Onaiwu qui rallie les violets toulousains. Kevin Muscat est recruté pour remplacer son compatriote. Ancien assistant d’Ange, il est jugé capable de maintenir la philosophie de jeu pratiquée depuis 4 ans aux Marinos. Une tâche qui s’avère ardue, surtout privée de leader technique majeur.
Malgré tout, Muscat et ses hommes tiennent bon et s’accrochent à une deuxième place qu’ils ne quitteront plus, mais voient s’éloigner un Kawasaki intouchable. Les Marinos vivent une deuxième partie de saison qui laissera un goût amer aux fans qui s’attendaient sûrement à une issue différente après des débuts si sucrés. L'ex-entraîneur australien assène un énième coup derrière la nuque des Marinos, en recrutant Daizn Maeda qui s’en va le rejoindre en Écosse.

Qu'à cela ne tienne, l’équipe est revancharde et entend bien réitérer le coup de 2019 et briser les rêves du champion en titre.

Yokohama doit panser ses plaies et reconstruire un groupe capable de se confronter aux meilleurs, mais qui voit d’autres cadres partir en hiver. Theerathon Bunmathan, Thiago Martins, Takahiro Ogihara, Jun Amano, Takuya Wada et Kenyu Sugimoto s’en vont, et laissent un grand vide aux Marinos.
Des départs qui imposent les Marinos à s’activer sur le marché des transferts, et trouver des recrues de choix. Katsuya Nagato, Yuta Koike et Eduardo occuperont les postes vacants en défense. Un secteur métamorphosé qui pourrait mettre du temps avant de trouver ses repaires.
Des besoins existent aussi devant, qu’Anderson Lopes et Takuma Nishimura tenteront de combler

Si les Marinos limitent les dégâts en réalisant un mercato qualitatif, la future réussite du club réside essentiellement entre les mains savantes de Kevin Muscat. Si son équipe termine meilleure attaque du championnat, elle largue trop de points à la suite de contrecoups surprenants et abandonne le titre aux mains de Kawasaki.

Encombrés par une participation en ACL, des Marinos fragilisés par les deux derniers mercatos pourraient ne pas tenir le rythme d’un championnat plus concurrentiel que l’an dernier.



VISSEL KOBE

Le Vissel Kobe réalise en 2021 la meilleure saison de son histoire. Une troisième place qui confirme enfin des ambitions dont le Vissel se targue depuis des années. Après des années à chercher l'entraîneur capable de manoeuvrer une équipe qui empile les grands noms et les profils similaires, des idées orchestrées par des personnes peu compétentes, qui progressivement semblent s’éloigner des postes à responsabilités.

Avec un Kyogo Furuhashi en feu qui porte Kobe du haut de ses 15 buts en à peine 20 matchs, la saison commence bien pour Atsuhiro Miura qui entend bien s’imposer comme l'entraîneur providentiel. Une tâche qui nécessite d’intégrer au mieux un Iniesta qui revenait de blessure dans une équipe qui se débrouille très bien sans lui. Une tâche qui prend du temps, mais qui permet d’installer l’espagnol à la pointe d’un 4-4-2 diamant qui porte ses fruits, et qu’on aimerait retrouver cette saison.

Les prouesses de Furuhashi ne passent cela dit pas inaperçues et l'international japonais s’envole pour l'Europe une fois l’été venu. Kobe doit impérativement recruter afin de se reformer un duo d’attaquant. Un casse-tête vite résolu par l’arrivée des internationaux Yuya Osako et Yoshinori Muto. Le Vissel réalise un très gros coup, envisageable grâce à son importante manne financière. Tout comme la réintégration plus tôt d’Iniesta, il faut patienter avant d’admirer ce duo performer à plein régime. Le navire Kobe est lancé, et s’amarre rapidement au podium de J.League 1.

Malgré sa très belle saison, Kobe ne ramène aucun butin à ses supporters contrairement aux deux années précédentes. Une saison de disette qui ouvre l’appétit à une équipe qui convoite plus qu’un podium en championnat. Également engagé en ACL, Kobe pourrait être amené à faire une croix sur l’une des compétitions pour se concentrer pleinement sur un seul objectif.
Une saison pleine se profile à l’horizon, qui se jouera sans Vermaelen retraité, et sans Douglas évincé par un duo star. Le Belge est remplacé par la légende Tomoaki Makino qui n’est plus indispensable chez les Reds. Koya Yuruki et Takahiro Ohgihara viennent gonfler des rangs d’un milieu qui sera sujet à pas mal de rotations.

Tout semble aller pour le mieux à Kobe, qui apparaît comme un prétendant logique au titre. Avec un effectif de qualité et conséquent, et une formation presque toute trouvée, le Vissel n’aura pas le droit de décevoir en 2022, et assumer un statut pour lequel Rakuten a tant investi



URAWA REDS

C’est un nouveau souffle qui s’abat sur les Red Diamonds. Après des saisons décevantes et frustrantes, mis à part les quelques titres, le club de Saitama s’est reconstruit petit à petit et ambitionne de revenir sur le toit du Japon. Fin 2020, la direction change et c’est Tsutomu Nishino qui devient le directeur technique. C’est une nouvelle ère qui débute : Ricardo Rodriguez (champion de J2 avec Tokushima) est nommé entraîneur et la politique de recrutement change et devient plus judicieuse. La saison 2021 a été marquée par des passages très compliqués avec une irrégularité dans les performances et une attaque parfois terne. Cependant, des progrès ont fait leur apparition durant la saison et un objectif a été rempli : celui de se qualifier en ACL en gagnant la Coupe de l’Empereur. Tomoaki Makino aura donc marqué les esprits avant son départ, ce dernier aura inscrit le but ultime menant vers le Graal, et ce, trois minutes après l’égalisation inattendue d’Oita Trinita en finale vers les arrêts de jeu. Le natif d’Hiroshima fait donc ses adieux de la plus belle des manières.

Tout comme Makino (resté neuf saisons au club), d’autres départs attristent les supporters avec la non-prolongation de Tomoya Ugajin (présent à Urawa depuis sa jeunesse) et du légendaire Yuki Abe (retraite), sans oublier le transfert de prêt de Shinzo Koroki vers le Consadole Sapporo.

En effet, le club veut désormais laisser place à une nouvelle génération en rafraîchissant son effectif. Quelques indications ne nous l’ont fait comprendre la saison passée avec le recrutement de bons joueurs de J2 (et qui n’ont pas eu de mal à jouer dans l’élite). Notamment avec Yoshio Koizumi (FC Ryukyu), joueur polyvalent très créatif et qui apporte de l’animation dans le jeu – ou encore Takahiro Akimoto (Tochigi SC) avec sa solidité dans les duels et sa capacité à bien se projeter/se placer. D’autres recrues phares ont fait leur apparition avec l’international Hiroki Sakai, Ataru Esaka accompagné de la venue des Danois comme Kasper Junker (l’homme aux 27 buts en 25 matchs avec Bodo/Glimt) ou du solide Alexander Scholz (ex-défenseur de Midtjylland).

En bref, Urawa montre de grosses ambitions mais ne s’arrête pas là. Pour 2022, Urawa fait sa liste de course en accueillant des joueurs de qualité : Yusuke Matsuo (Yokohama FC), Kai Matsuzaki (Mito Hollyhock), Kaito Yasui et Yuta Miyamoto (Ryutsu Keizai University), Ken Iwao (Tokushima Vortis), Kazuaki Mawatari (Omiya Ardija), Ayumu Ohata (Sagan Tosu), Tetsuya Chinen (FC Ryukyu), Tomoya Inukai (Kashima Antlers) et David Moberg Karlsson (Sparta Prague)… la liste est longue et ce n’est pas fini puisque le club cherche désormais un attaquant. L’objectif du club cette année est clair : remporter le titre de champion de J1 au terme d’un plan « triennal » ayant débuté en 2020. À l’occasion du 30ème anniversaire également, un nouveau slogan choc apparaît, celui de « Hungry for victory » qui signifie plus ou moins « Avide de victoire ». L’accent sera mis sur la détermination et la rage de vaincre.

En étant combatif, Urawa l’a fait savoir en s’imposant face à Kawasaki Frontale en Supercoupe (doublé d’Esaka). Le style de jeu « hybride » que veut imposer Ricardo Rodriguez (alias Rika) combine en effet solidité défensive, maîtrise collective, pressing haut tout en voulant montrer du beau football. Urawa est donc prêt pour cette saison 2022 et n’a pas intérêt à se reposer sur ses lauriers, car cette saison de J.League sera particulièrement féroce

11 type probable



KASHIMA ANTLERS

En 2021 à Kashima, le danger venait de partout. Un constat qui pousse les Antlers à l’évidence, la force de cet effectif réside dans sa puissance offensive. Une nouveauté au sein d’une institution qui privilégie historiquement son assise défensive. Mais quand on a la chance de profiter d’une génération composée des pépites Ueda et Araki, on peut renoncer à quelques habitudes. Pour exploiter au mieux ces talents, Kashima recherche un coach capable de mener ses hommes au titre. C’est donc un entraîneur suisse au palmarès certain qui fait son apparition, René Weiler.

Malgré sa bonne saison, Kashima est victime d’un exode particulièrement douloureuse dans le secteur défensif. En effet, c’est sa charnière titulaire qui saute, Tomoya Inukai s’en va renforcer un concurrent direct (Urawa) tandis que Koki Machida s’envole finalement vers l’Europe (Union Saint-Gilloise) après des années de spéculations. Fort heureusement, Kashima avait prévu le coup en couvant discrètement un remplaçant de choix en la personne de l’imposant Ikuma Sekigawa. Pour accompagner le tout jeune joueur, Kim Min-Tae arrive après une saison passée entre Hokkaido et Nagoya. Bueno et Hayashi devraient assurer en remplaçants.

Dans l’entre-jeu, seul le départ de Léo Silva vers Nagoya est regrettable, mais son remplaçant était déjà son concurrent à partir de la mi-saison, son compatriote brésilien Pituca, qui devrait animer le cœur du jeu avec Misao. Pas de bouleversement un cran plus haut, où les antlers parviennent à conserver leurs hommes forts. Au contraire, Kashima choque le marché des transferts en rappelant à la maison Yuma Suzuki. L’attaquant japonais qui faisait des pieds et des mains pour continuer son aventure européenne après une très bonne saison en Belgique se ravise finalement. Une drôle de situation, d’autant que son poste est déjà occupé par le virevoltant Ueda. Une situation qui pourrait être résolue en évoluant avec deux pointes, une tactique qui n’est pas étrangère à cet effectif.

Qu’il opte pour un système à une ou deux pointes, René Weiler a de l’or entre les mains. Et avec un calendrier allégé par rapport à la concurrence, le technicien suisse aura difficilement le droit à l’erreur. Malheureusement, la pandémie continue d’embêter grand nombre d’étrangers voulant rejoindre le pays, et les employés de Kashima n’échappent pas aux règles. Le nouvel entraîneur n’a toujours pas pu rejoindre son groupe à l’heure où ces lignes sont écrites, un contrecoup majeur pour une équipe qui convoite ouvertement le titre.



NAGOYA GRAMPUS

La saison 2021 aura été longue et épuisante pour Nagoya. Le bilan est mitigé pour une équipe qu’on a longtemps cru capable de rivaliser avec Kawasaki et d’une épopée en ACL. Mais une double confrontation les opposant à Kawasaki et une mi-saison peu probante viennent doucher tous les espoirs du Grampus. Les fans se consolent avec un premier trophée depuis plus de 10 ans, une Levain Cup remportée face au Cerezo. En effet, Nagoya retrouve des couleurs en fin de saison, porté par l’arrivée providentielle de Jakub Swierczok qui semble être le buteur tant recherché. Une aubaine à l’aube d’une intersaison qui semble être l’occasion parfaite pour se remettre dans le sens de la marche.

Seulement, cette pause hivernale se révèle être épineuse pour les orques d’Aichi, et apporte bien plus de problèmes qu’elle n’en résout.

Au club depuis trois saisons, le technicien Massimo Ficcadenti et l’équipe qu’il a efficacement restructurée ne parviennent pas à se mettre d’accord et terminent ainsi leur coopération. Un premier contrecoup pour Nagoya qui se rabat sur Kenta Hasegawa, qui, similairement , vient de terminer son aventure tokyoïte.
Le coach japonais pourra profiter des fondations solides léguées par son collègue italien, mais pas de tous les cadres qui ont pu participer à la réussite d’un club défensivement rigoureux.

Et c’est bien ici que résident les principales inquiétudes concernant cette équipe de Nagoya. Si le Grampus a su fonder son renouveau sur une assise défensive intransigeante, ils n’ont jamais réussi à retranscrire ce dynamisme dans le secteur offensif, les empêchant ainsi de passer le cap qui leur aurait certainement permis d’obtenir mieux qu’un petit trophée.
Kenta Hasegawa a-t-il les qualités pour permettre à ce groupe de viser mieux ? Si ses aptitudes sont indéniables et que ses accomplissements jouent en sa faveur, on se demande s’il saura être l’homme de la situation dans un contexte qui diffère de ses précédentes expériences.

Si l’équipe ne s’est pas réellement affaiblie durant le mercato, elle ne s’est clairement pas renforcée non plus. En défense, Kim Min-Tae venu jouer les pompiers après la blessure de Maruyama en cours de saison n’est pas reconduit, remplacé par Tiago Pagnussat.

Au milieu, Gabriel Xavier, peu utilisé l’an dernier, met fin à sa belle histoire avec Nagoya et s’envole pour des territoires plus frais, tout au nord. Naoki Maeda s’envole quant à lui vers les Pays-Bas après presque quatre saisons avec Nagoya. Takuji Yonemoto non plus ne sera pas de la partie, préférant rejoindre Shonan sous forme de prêt. Leo Silva débarque donc en provenance de Kashima pour venir occuper la place laissée vacante au milieu du terrain. Lumineux du côté de Tosu, Noriyoshi Sakai et Keiya Sento atterrissent ensemble à Nagoya avec un rôle qui pourrait vite croître. Épinglé pour dopage, l’attaquant polonais est dans l’attente d’un verdict final qui décidera s’il pourra jouer cette saison. Une nouvelle catastrophique pour Nagoya, qui comptait sur Swierczok pour enfiler les buts. Une tâche que Mu Kanazaki ou Sakai pourrait ne pas assurer avec autant de brio.

Les nouvelles ne sont donc pas réjouissantes du côté du Grampus, qui garde tout de même un effectif solide et suffisant pour jouer le haut de tableau, mais probablement trop juste pour s’immiscer réalistiquement dans la bataille pour le titre, surtout si la décision concernant le cas Swierczok s’avérait négative. Il faudra donc compter sur un duo Mateus-Soma pour animer un secteur offensif, qui cette année encore, pourrait freiner Nagoya dans ses aspirations.



INCLASSABLES

FC TOKYO

Après 4 saisons passées à la tête de l’équipe, l’ère de Kenta Hasegawa s’achève en eau de boudin. Si son bilan final s'avère mitigé, il n’en est pas moins vrai que sous ses ordres le FC Tokyo a retrouvé de sa compétitivité, avec une Levain Cup remportée en 2020, et une très belle saison 2019 qui aurait pu les voir remporter la J.League si le mental avait été au rendez-vous. Toujours est-il que la pâte Hasegawa ne prend plus, et qu’il est temps de changer d’air. Albert Puig a pour mission de réaliser ce qu’a pu faire son prédécesseur, ranimer la flamme du football dans le club de la capitale. Objectif ambitieux pour une institution en pleine métamorphose.

Une métamorphose qui concerne aussi les coulisses du club, avec un changement d’actionnaire majoritaire. Une prise de pouvoir synonyme de dépenses sur le marché des transferts ? Malheureusement pour les fans d’étalage monétaire, le FC Tokyo préfère pondérer.

Le coach espagnol devra composer avec une équipe quasiment inchangée. Ce qui est attendu de lui, ce sont ses idées. Avec un effectif similaire à la saison passée, les comparaisons seront d’autant plus pesantes. Toutefois, deux renforts de poids sont à noter. Les gasmen profitent de la relégation de Sendai en J2 pour attirer leur gardien Jakub Slowik, excellent depuis 3 saisons au Vegalta. Le Polonais est accompagné d’Henrique Trevisan qui vient remplacer le jeune Tsuyoshi Watanabe parti en Belgique. Joan Oumari, très utile en 2021, ne voit pas son contrat reconduit et sera numériquement remplacé par Yasuki Kimoto.

Très bon l’an dernier avec Tosu, l’attaquant Keita Yamashita rejoint l’escouade offensive de Tokyo pour offrir une solution de choix derrière Diego Oliveira, puisque le jeune Tagawa s’est vu offrir la chance de rejoindre le Portugal et Santa Clara. Un secteur offensif qui pourrait retrouver des couleurs sous Puig, entaché l’an dernier par des frictions entre Leandro et Hasegawa.

Le message est clair dans la capitale, l’heure est à la transition. Autre signe clair, la promotion de très nombreux jeunes joueurs dans le groupe pro. Avec en tête d’affiche Kuryu Matsuki, testé l’an dernier du côté de Lyon et de Strasbourg. Les jeunes pousses déjà présentent l’an dernier auront sûrement l’occasion de se prouver en 2022, dans l’optique de faire partie active du futur du FC Tokyo. Manato Shinada, Makoto Okazaki, Kazuya Konno, ou pourquoi pas Kashif Bangunagande s’il revient correctement de blessure.

À l’image d’Urawa ces deux saisons précédentes, Le FC Tokyo souhaite envisager un futur basé sur des convictions footballistiques prometteuses, portées par un entraîneur qui doit être au cœur du mécanisme. Et à moins d’une assimilation couplée à une réussite outrageuse, il est difficile d’imaginer Tokyo titiller les prétendants au titre. L’heure est donc à la patience du côté de l’Ajinomoto Stadium, même si on espère y voir des bribes de ce beau jeu qui nous est promis.



HOKKAIDO CONSADOLE SAPPORO

Toujours dans son âge d'or, Sapporo patauge pourtant encore. Une dixième place en 2021, décevante vu le style conquérant de Petrovic toujours aussi efficace dans le jeu (moins face au gardien adverse). Une année comme les deux précédentes donc : on pense pouvoir réitérer l'exploit de 2018, pour finalement pédaler dans la semoule du milieu de tableau toute la saison. Malheureusement pour les nordistes, 2022 pourrait bien se profiler comme les trois années précédentes. À moins que?

Après le départ d'Anderson Lopes cet été, c'est l'éternel problème du buteur qui ressurgit à Sapporo. La sauce n'a pas pris avec Milan Tucic, venu le remplacer. Ogashiwa, bourré de talent, mais trop imprécis face au gardien, n'a pas eu les épaules pour ce rôle crucial dans la tactique de Petrovic. Ce ne seront pas le rugbyman Douglas, aux abonnés absents tant sa médiocrité est évidente, ni l'arrivée en prêt de Koroki, dont la carrière est maintenant derrière lui, qui combleront ce trou béant.

Pourtant, pour ce qui est des autres compartiments du jeu, Sapporo a de quoi être serein. Sugeno, malgré ses 37 ans, habile balle au pied et si fort sur les face à face, renquille pour une année que l'on espère pour lui aussi bonne que les deux précédentes. Fukumori et sa patte gauche magique, Miyazawa et Tanaka continueront de lancer les salves depuis l'arrière-boutique de l'armada de Sapporo, en concurrence avec un Okamura bien décidé à gagner sa place. Suga, qui a refusé le Cerezo pour rester, le très surveillé Takamine, et les valeurs sûres Komai et Lucas Fernandes gardent un milieu inchangé, à condition que Fukai ne tienne pas sa promesse de revenir plus fort après une saison décevante. Il sera un peu tôt pour eux, mais les prometteurs ex-universitaires Igawa et Hiromu Tanaka, qui ont signé leur premier contrat pro cet hiver pourraient être de bonnes options dans la rotation à ces postes de milieux. Plus haut sur le terrain, le terriblement talentueux Kaneko a refusé Kobe pour continuer d'enflammer le Dôme. Aoki a montré qu'il avait un rôle à jouer dans cette équipe, et Danzaki, qui a tout pété en Australie, va devoir confirmer dans son pays natal.

Une question se pose tout de même. Quel impact aura le départ de Chanathip ? La star thaïlandaise était souvent blessée, le Consadole sait déjà jouer et gagner sans. D'autant qu'il ne pouvait pas être mieux remplacé que par une des recrues les plus excitantes du club depuis des années, Gabriel Xavier, venu en quête de temps de jeu depuis Nagoya. Le brésilien, bien qu'au style radicalement différent de Chanathip (ce dernier court partout avec le ballon, alors que le ballon court pour Xavi), par son intelligence, sa finesse et son sens du but (ou plutôt des bons coups à jouer) plus affûté que celui de Chana' pourrait bien être un des éléments qui pourrait porter Sapporo plus haut qu'on ne pourrait l'imaginer.

Bilan des courses : si les équipes adverses continuent de laisser Sapporo développer son jeu comme habituellement (c’était la meilleure tactique pour les battre), avec les progrès de ses “jeunes” qui n’attendent que d’exploser, un Gabriel Xavier qui retrouverait des couleurs et une attaque plus efficace dans le dernier geste, le Consadole pourrait bien surprendre son monde, en début de saison notamment.

Avec une saison qui s’annonce particulièrement ouverte, Sapporo est en droit de pouvoir titiller de nouveau le doux rêve d'aller chercher une place en ACL. Les ingrédients sont là, mais il faut que la sauce prenne… Si elle ne prend pas, c'est bis repetita.



MILIEU DE TABLEAU

AVISPA FUKUOKA

L’idylle continue pour l’Avispa qui après une fantastique saison 2020 en J2, parvient à se maintenir au sein de l’élite pour la première fois de son histoire, et pas de n’importe quelle manière. Shigetoshi Hasebe et ses hommes se hissent à une huitième place inespérée, au terme d’un exercice pas banal.

Fukuoka s’est appuyé sur ce qui faisait déjà sa force en deuxième division, sa solidité défensive. Malgré le renouvellement forcé de son effectif, les Frelons réussissent leur pari et impressionnent tout au long de la saison. Une robustesse défensive qui contraste avec une animation offensive relativement pauvre qui ne brille que par sa polyvalence. Dans le camp adverse, Fukuoka n’a pas de point fort clairement défini.  Une faiblesse exacerbée par un escadron offensif sans relief au sein duquel personne ne s’impose vraiment.

Pour que l’Avispa puisse prospérer une année de plus parmi les meilleurs, il convient au staff de se trouver un vrai leader offensif. Parmi ses attaquants réguliers, pas un ne marque plus de cinq buts en championnat. Pour y remédier, Fukuoka surprend tout son monde en recrutant le meilleur buteur de J2, Lukian. Une arrivée qui pousse Bruno Mendes et John Mary vers la sortie, et qui promet l’apport d’un titulaire indiscutable sur le front de l’attaque. Bien que dominant en J2, rien ne garantit que les qualités et l’efficacité du nouveau brésilien sauront se retranscrire à l’échelon supérieur ou même dans ce nouvel effectif.

Si l’arrivée d’un nouveau leader offensif réjouira les habitués du Best Denki Stadium, elle a contrebalancé avec la peine qu’accompagne le surprenant départ d’Emil Salomonsson. Leader technique et meilleur passeur de l’équipe en J1, le Suédois ne sera pas aisément oublié du côté de l’île de Kyushu. Un rôle que Yota Maejima aura la lourde tâche de combler. Devant lui, plus haut sur le terrain, il est rejoint par Tatsuya Tanaka qui rejoint sa Fukuoka natale en provenance d’Urawa. Un poste d’ailier droit qu’il pourrait partager avec Jordy Croux.

Fukuoka ne chamboule pas le reste d’un effectif qui a convaincu la saison passée. Devant Yuya Yamagishi et Juanma Delgado devraient se partager le poste et la fonction de deuxième attaquant, à moins qu’un changement de dispositif ne soit de la partie.

Shigetoshi Hasebe s’engage pour la deuxième saison en J1 de sa carrière d'entraîneur avec un groupe solide qu’il connaît très bien. Avec l’arrivée de Lukian comme seule réelle nouveauté, il est difficile de s’attendre à quelque chose de différent de la part d’un effectif trop juste pour viser mieux que le milieu de tableau.



SAGAN TOSU

Quelle saison particulière cette dernière a dû être pour les fans du Sagan qui ont pu suivre leur équipe faire partie des toutes meilleures du championnat. Avant qu’ils n’accusent un peu les coups en fin d’année, les joueurs du Sagan ont réalisé une édition aussi bien surprenante dans ses résultats que dans sa qualité de jeu. Dire que Tosu a était l’une des équipes les plus agréables à voir jouer n’est pas chose évidente. Des succès que l’équipe de Kyushu doit en partie à son coach coréen Myong-hwi Kim, qui comme son équipe était en constante progression depuis sa prise de position. Un quasi-exploit compte tenu des difficultés liées à la situation du club. On craignait l’an dernier que Tosu ne parvienne pas à hausser son niveau de jeu en phase offensive, des craintes vite dissipées par une animation efficace et attrayante.

Malheureusement pour le Sagan, le technicien Coréen ne pourra pas l'aider plus longtemps. Accusé d’abus de pouvoir et de harcèlement moral, la poursuite de ses fonctions est donc impossible avant tout verdict judiciaire. Pour le remplacer, les décideurs se tournent vers un autre néophyte, Kenta Kawai. Précédemment adjoint de Peter Cklamovski, on espère qu’un peu des principes de jeu de l'entraîneur australien aient pu déteindre sur son confrère nippon.

Comme si la perte du porte-bonheur n’était pas suffisante, le Sagan est la victime inévitable du marché des transferts. Après une saison mémorable, les jeunes talents et les maigres moyens de Tosu ne pouvaient résister aux appétits voraces des plus grosses écuries. Sur les 17 joueurs qui se partagent le plus de minutes en J1 l’an dernier, seuls six sont encore là. On a même longtemps cru que le capitaine et capital Eduardo resterait, mais les Marinos sont finalement venus le récupérer. Diego, anciennement au Vortis, devrait s’immiscer entre Seok-ho Hwang et Shinya Nakano toujours présent.

Pour compenser les pertes, un afflux majeur de joueurs est forcément nécessaire. Quelques expérimentés en manque de temps de jeu ou perte de vitesse font leurs apparitions. Yuji Ono (Gamba), Naoyuki Fujita (Cerezo) ou encore Kei Kozumi (Kashima) vont devoir partager leurs savoirs à un groupe qui cette année encore comptera énormément sur sa flopée de jeunes joueurs.

Viennent garnir un secteur offensif vidé quatre pépites du championnat bloquées dans leurs clubs respectifs. Jun Nishikawa (Cerezo, 19), Yuki Kakita (Kashima, 24), Yuto Iwasaki (Sapporo, 23) et Taisei Miyashiro (Kawasaki, 21) vont tous pouvoir profiter de la situation et se batailler les minutes avec quelques autres recrues universitaires, qu’il faudra surveiller (particulièrement le petit Shunta Araki).

Si tant est que Kenta Kawai reste une tactique similaire à celles employées par son prédécesseur, on est libre d’imaginer que l’entre jeu sera principalement confié aux joueurs plus âgés, comme Kei Koizumi, Naoyuki Fujita ou Akito Fukuta qui retrouve le sagan. Taichi Kikuchi et Kyo Sato, tous deux anciens universitaires, auront sûrement l’occasion de se montrer cette saison. Le dernier pourrait être sévèrement concurrencer Nanasei Lino et Yoshihiro Nakano.

Nombreux sont les doutes qui planent sur cette nouvelle équipe du Sagan qui ressemble finalement bien peu à celle qui a brillé en 2021. Si les interrogations entourent majoritairement le coach nouvellement appointé, le pessimisme ne règne pas pour autant autour du Sagan, qui pourrait une nouvelle fois nous surprendre et nous révéler les joueurs qui feront le football japonais de demain.



CEREZO OSAKA

La saison aurait pu être belle pour le Cerezo qui retrouvait tant de ceux qui ont marqué son histoire. Malheureusement, la belle histoire s’écroule rapidement sous les ordres d’un Levir Culpi remercié fin août, malgré un tout début de saison porté par un Yoshito Okubo qui retrouvait ses jambes de 20 ans. Adam Taggart recrue phare embêtée par des problèmes de visa et de blessures, arrive trop tardivement pour impacter positivement un groupe déjà sur le déclin. Takashi Inui effectue lui aussi son grand retour en milieu de saison, alors qu’Akio Kogiku prend en charge l’équipe. Habitué aux coulisses d’un club qu’il connaît très bien, le désormais coach évoluera pour la première fois sur le devant de la scène cette saison. Le néophyte parviendra-t-il à redonner du pimpant à un club qui en manque grandement ?

Au sortir d’une saison collectivement décevante, il n’est pas surprenant de voir certains des profils les plus en vue quitter un club qui se morfond. Mais au-delà d’irrémédiables transferts, c’est bien la retraite d’Okubo qui marque l’intersaison d’Osaka. Après 20 saisons en tant que professionnel, le meilleur buteur de l’histoire du championnat japonais raccroche les crampons avec pas moins 191 buts inscrits, et conclut de la plus belle façon son histoire d’attaquant au Cerezo.

Tout comme le légendaire Yoshi avant eux, deux autres talents du club s’en vont rejoindre l'Europe pour tenter leur chance. Tatsuhiro Sakamoto (KV Oostende) et Ayumu Seko (Grasshoper Zurich) s’en vont après deux excellentes saisons sous le maillot rose. Tiago Pagnussat ne sera pas non plus de la partie, lui qui ne semble pas avoir su convaincre son nouvel entraîneur. Il est envoyé à Nagoya où il aura la chance de pouvoir se battre pour le haut du classement. En recrutant Tatsuya Yamashita (Kashiwa Reysol), le Cerezo rappelle un ancien de la maison et un défenseur expérimenté qui pourrait embêter Ryosuke Shindo pour le deuxième poste de titulaire aux côtés d’un Ryuya Nishio impressionnant l’an denier.

Pour remplacer son indispensable ailier droit, le Cerezo s’est penché sur Jean Patric (Santa Clara). Le brésilien  aura fort à faire pour faire oublier les efforts d’un Sakomoto régulièrement décisif. Malheureusement pour le Cerezo, le brésilien pourrait manquer le début de la saison, une absence qui pourrait toutefois profiter à Hikaru Nakahara. En provenance de Yamagata, l’ailier est en progression depuis 3 ans et fait partie des meilleurs joueurs offensifs de J2 en 2021.

Deux autres apports offensifs sont à noter. Premièrement, Bruno Mendes retrouve son premier amour japonais après une pige plus que mitigée du côté de Fukuoka. Impressionnant en J2 avec le Fagiano Okayama, Satoki Uejo pourrait être l’une des surprises du côté du Cerezo. Polyvalent, l’attaquant devrait principalement convoiter l’une des positions en pointe, mais pourrait aussi rendre service sur une des ailes.
S’il est difficile d’imaginer le Cerezo évoluer autrement que dans un 4-4-2, il sera intéressant de voir comment Akio Kogiku décide d'articuler un milieu de terrain riche en qualité et en similarité.

Après une saison décevante à végéter dans le ventre mou du championnat, on imagine mal le Cerezo pouvoir rêver de tellement mieux cette année. Sans son étincelle Sakamoto, Akio Kogiku va devoir insuffler de nouvelles idées à un groupe qui a besoin d’être secoué.



GAMBA OSAKA

Le football n’était pas à la fête la saison passée à Osaka. Entre le Cerezo et le Gamba, rien ne s’est passé comme prévu. Après le succès de 2020 et sa deuxième place en championnat, Tsuneyasu Miyamoto et son Gamba retombent dans ses travers l’an dernier. Une rechute qui lui coûte rapidement sa place. Un épilogue qui coïncide avec la fin de l’épopée Tomohiro Katanosaka avec Oïta, qui aura aidé le Trinita à gravir les 3 échelons du football professionnel japonais durant ses 6 années à la tête du club. Après s’être prouvé un incroyable David, l'entraîneur japonais rejoint l’un des Goliaths du football avec pour besogne de redorer un blason qui a perdu de sa superbe.

Si la refonte graphique de l’emblème du club peut bouleverser les âmes les plus sensibles, le chamboulement  ne s’étend pas jusque sur le terrain. Bien sûr des changements ont lieu, mais rien de révolutionnaire. Katanosaka va donc pouvoir commencer ses travaux au sein d’un groupe déjà établi.

Certaines pertes sont plus importantes que d’autres, comme celles de Yosuke Ideguchi (Celtic Glasgow), Kim Young-Gwon (Ulsan), ou alors le renvoi définitif du légendaire Yasuhito Endo vers Iwata. D’autres seront moins regrettables comme Shunya Suganuma et Shinya Yajima, voire même bienvenue dans le cas de Tiago Alves.

Dans l’autre sens, les arrivées aussi sont clairsemées, mais intelligentes. En allant piquer Mitsuki Saito au Shonan, le Gamba s’assure les services d’un milieu plein de potentiel ayant déjà fait ses preuves en J1. Hideki Ishige retrouve la J1 et apportera sa polyvalence depuis le banc. Enfin, au milieu le Gamba se tourne vers le brésil en recrutant Dawhan, dont l’intégration risque d’être tronquée par les complications imposées pour le covid.

Pour compenser ses pertes défensives, on fait signer Kwon Kyung-Won (Seongnam) et Shota Fukuoka (Tokushima) qui devront se disputer la probable troisième place du schéma défensif.
Devant, Katanosaka devra compter sur les forces déjà en place et l’appoint des deux pépites que sont Hiroto Yamani et Jiro Nakamura, une fraîcheur qui pourrait être la bienvenue.

Patience sera donc aussi la mère des vertus au Gamba, dont les yeux seront tournés sur son nouvel entraîneur déjà enthousiaste et ambitieux. Pas sûr cela dit que ses prétentions collent à la réalité de la situation. Cela dit, son optimisme reste louable et le Gamba est un club emblématiquement surprenant.



SANFRECCE HIROSHIMA

Rien n’y fait, Hiroshima n’y arrive pas cette saison non plus. Après un exercice 2020 très moyen, Hiroshi Jofuku et les siens parviennent à faire pire. Une onzième place au classement, synonyme de.. Rien du tout. Jofuku parvient à ne rien tirer d’une équipe qu’il connaît pourtant très bien, et qui n’est clairement pas dénuée de qualité, même si certains postes méritent différents profils de joueurs.
Le Sanfrecce ne fait pas partie des mauvaises équipes, trop solide défensivement pour vraiment être inquiétée sur une saison complète, mais n’a pas non plus ce qu’il faut pour intégrer le gratin. D'une pauvreté offensive assommante, Hiroshima nous ennuie match après match, et s'ennuie peut-être elle-même. Un réveil est nécessaire, qui n’arrivera logiquement pas sous les ordres de Jofuku, qui fait ses valises en cours de saison. Son adjoint lui-même trop Jofuku-esque n’y pourra rien, et Hiroshima terminera la saison dans un anonymat bienvenu.

Place à la révolution ? Oui, mais pas trop quand même. Le Sanfrecce rechigne à dépenser depuis maintenant quelques mercatos, mais s’autorise un soupçon de folie en attirant l'entraîneur  allemand Michael Skibbe, qui doit venir secouer le cocotier d’une équipe endormie. C’est tout. Les changements s’arrêtent ici. Ah, si, Rhayner en perte de vitesse est remercié, et s’en va proposer ses services en J2 avec le Yokohama FC. Le reste du groupe reste intact à quelques détails près.

Pour initier un semblant d’étincelle, laissez-nous vous présenter deux jeunes profils qu’il faudra suivre cette saison.

Le premier, Shun Ayukawa, a déjà eu la chance d'apparaître à plusieurs reprises l’an dernier. Une intégration au groupe pro’ vite tronquée par une blessure qui l’éloigne longtemps des terrains. Malgré ces soucis, le jeune attaquant impressionne lors de ses apparitions. Adroit avec le ballon, le petit gabarit est un dribbleur élégant, largement capable de se créer seul une occasion. Unique souci jusque là, sa finition. Il a souvent manqué de sang-froid et d’adresse devant les buts adverses. Un défaut qu’il conviendra de gommer cette saison, qui devrait le voir apparaître bien plus souvent. Portons notre intérêt sur le deuxième bambin, Taishi Semba. Natif de la région, le milieu rejoint le club qu’il supporte et plus important, le joueur auquel il s’identifie le plus, sa référence Toshihiro Aoyama. Une belle histoire qui ne fait que commencer. Nul doute que sous le regard avisé de son nouveau mentor, Hiroshima tient déjà en Semba le futur du club.

Difficile d'imaginer ce que donnera cet Hiroshima sauce Skibbe, d’autant que comme bons nombres d’étrangers, l'entraîneur allemand n’a toujours pas pu poser le pied au Japon. Une situation qui complique forcément la présaison du Sanfrecce, des  contretemps qui nul doute auront des répercussions sur la saison à venir.

Mais peut-être que finalement, le Sanfrecce n’est pas tant pressé que ça. L'immobilisme dont il fait preuve depuis plusieurs intersaisons pourrait aussi aller dans ce sens. L’objectif des violets est peut-être plus grand, et plus lointain. En 2024, devrait sortir de terre un petit bijou de stade, un écrin en plein cœur d’Hiroshima, tout près de ces plus beaux monuments.

Patience, alors ?



RELEGATIONS

SHIMIZU S-PULSE


La direction des S-Pulse enchaîne les erreurs de castings. Après Cklamovski, c’est Lotina qui ne termine pas la saison. L’Italien devait faire de Shimizu une imprenable forteresse, une philosophie en contradiction totale avec les principes défendus par L’Australien qui officiait avant lui. C’est un édifice bancal que proposera finalement Shimizu tout au long de la saison, affichant l’une des plus mauvaises défenses de la ligue.

L’équipe tente bien de rectifier le coup en cours de saison en s’offrant un mercato d’été de belle facture. Noriaki Fujimoto qui compte ses minutes à Kobe vient se dégourdir les jambes du côté du mont Fuji, tout comme Akira Ibayashi en provenance d’Hiroshima. Benjamin Kololli troque les montagnes suisses pour Shizuoka avec l’objectif d’étirer les couloirs d’une équipe de Shimizu qui manque de largeur. 

Enfin, Daiki Matsuoka est LE gros coup de ce mercato. Le prometteur milieu de terrain surprend en rejoignant une équipe alors en si grande difficulté, peut-être convaincu par le chèque qui accompagne l’enveloppe lui promettant un éminent statut. Des arrivées qui ne résolvent pas les problèmes d’un Shimizu qui souffre autant défensivement qu’offensivement, mais permettent d’entrevoir d’autres possibilités que celles étudiées plus tôt dans la saison. Ainsi, après avoir flirté avec la zone rouge toute la saison, les S-Pulse terminent par s’éloigner du précipice que représentaient ces quatre places de relégués, sous la coupe de celui qui restera manager en 2022, Hiroaki Hiraoka.

Après avoir joué les assistants et intérimaires des deux derniers techniciens recrutés par le club, Hiraoka endosse pour la première fois le costume d'entraîneur principal. Avoir pu participer à des entraînements et des matchs prônant des identités de jeu diamétralement opposées pourrait s’avérer bénéfique pour le coach japonais, qui sera jugé par un conseil d’administration impétueux. Contraint de jouer la sécurité lors de ses dernières missions par des contextes épineux, il aura cette année le loisir de modeler son équipe à sa guise.

Visiblement adepte du 4-4-2, il est probable qu’il reprenne certains des aspects travaillés en 2021 dont ce schéma fait partie, avec quelques retouches évidentes dans l’animation et la mentalité.

Shimizu apporte quelques retouches à un effectif qui reste majoritairement inaltéré. Quelques poids morts s’en vont et d’autres sont remerciés (Okui, Elshinho, Kawai..).
Gonda est définitivement enrôlé, Takeru Kishimoto et Yuta Kamiya débarquent avec une pléiade d'universitaires pour gonfler les rangs. Rien de folichon, mais les places de titulaires sont déjà prises, où convoitées par des joueurs déjà présents.

Shimizu enchaîne les déceptions en championnat, et étonne lors de ses intersaisons. Si l’équipe a bien besoin de stabilité pour se relancer sportivement, les décisions sportives sont visiblement soumises à un district administratif à qui la patience fait défaut.  

Les S-Pulse ont besoin de temps pour se recentrer et se focaliser sur des qualités qu’ils leur reste encore à découvrir plutôt que compromettre sans cesse son présent ainsi que son futur à la recherche de sa gloire d'antan.



SHONAN BELLMARE

Prédestiné à se battre pour le maintien cette année encore, Shonan s'extrait in extremis d’une saison épuisante, grâce à un match nul arraché face au Gamba lors de la dernière journée. Un petit point salvateur qui permet au Bellmare d'enchaîner sa quatrième saison de suite parmi l’élite. Implémenté en cours de saison, Satoshi Yamaguchi est récompensé de son labeur par une promotion qui lui permet de prendre en charge l’équipe.

Une nomination qui ne devrait pas perturber le quotidien et la routine qui entoure Shonan, entre lutte pour le maintien et formation des talents de demain. Une jeunesse à qui Shonan doit bien son salut, et qui devrait être à l’origine de ce que le Bellmare saura nous proposer de meilleur en 2022.

Une sève que le club installé à Hiratsuka parvient à conserver en dépit de l’intérêt certain des chasseurs de têtes du pays. Yamato Wakatsuki est même rapatrié après un prêt raté en Suisse, un retour que n’effectue que brièvement Mitsuki Saito qui s’envole vers le Gamba. Un trajet que n’effectue pas Kosei Tani, que Shonan continue de couver pour les Nerazzurri d’Osaka. Yusuke Segawa qui a perdu son copain Esaka du côté de Kashiwa, vient prêter main-forte au Bellmare et profiter de ses plages. Takuji Yonemoto et Ryota Nagaki font aussi leur apparition, des valises pleines d’expériences dans les mains.

L’idée est d'entourer les jeunes talents de nouveaux cadres expérimentés. Du matériel de qualité pour coach Yamaguchi qui jouit d’un groupe polyvalent, amplement capable de surfer sur les nombreuses prestations plus que prometteuses affichées la saison passée. Shonan pratiquait un jeu osé, qui ne s’est pas détérioré après le changement d’entraîneur. Toutefois, si Shonan souhaite éviter les frayeurs des années passées, il est impératif de remédier au manque d’efficacité offensive dont à ce groupe a fait preuve, et sans renforts offensifs de poids.

Une faible concurrence qui profitera aux jeunots Ryo Nemoto et Akito Suzuki, deux talents qui sûrement sauront grappiller des minutes.

Shonan a sous-performé l’an passé, handicapé par un secteur offensif stérile et un mental douteux qui pourrait cette année encore traîner les verts et bleus dans une lutte qu’on les imagine capables d’éviter.



KASHIWA REYSOL

L’épineux problème du départ d’Olunga se sera finalement révélé être insoluble pour Kashiwa et Nelsinho. Incapable de trouver la tactique idéale à un effectif en perte de compétitivité, l’entraîneur brésilien condamne son équipe à une saison d’errance footballistique qui voit le Reysol lutter pour le maintien. Plus surprenant, la légende brésilienne conserve sa position au terme d’une saison effroyable, l’occasion peut-être de se racheter.

C’est d’ailleurs une autre légende des Reysol qui ne résiste pas aux répercussions de l'échec 2021, Cristiano.  Après 7 saisons passées avec la tunique jaune sur le dos, l’attaquant est contraint de faire ses valises. Une triste fin pour une icône jugée trop âgée. Nagasaki saute sur l’occasion et profitera donc de tout ce que l’attaquant a encore à offrir.

Nelsinho et le Reysol doivent profiter du mercato pour restructurer l’équipe selon le bon vouloir du coach brésilien. Le changement incessant de formation et le manque de stabilité doivent appartenir au passé. Pas question d’attaquer la saison 2022 entourés de doute. Pour animer son attaque, Kashiwa s’attache les services de Douglas et Koyamatsu, qui seront sans aucun doute les attractions principales de l’Hitachidai. Le buteur devra retrouver de sa superbe pour que Kashiwa puisse espérer survivre cette saison, mais son profil est bien plus adapté que ne pourraient l’être Pedro Raul ou Yuta Kamiya, non conservés. Le jeune Kaito Mori, encore universitaire, pourrait cela dit tirer son épingle du jeu et faire partie des belles surprises côté Reysol.

S’il est difficile de faire pire que l’exercice précédent, Kashiwa n’est pas à l'abri d’une nouvelle saison jalonnée d’embûches et de déceptions. Nelsinho et ses survivront pas une nouvelle saison remplie d’indécisions, l'entraîneur brésilien a intérêt à ce que la tactique travaillée en pré-saison affiche rapidement les signaux positifs attendus par un effectif en manque de confiance.



KYOTO SANGA

La dernière fois qu’on avait vu le Sanga en première division, Kyoto encaissait un doublé du prometteur Shinji Kagawa quelques mois avant son départ pour l’Allemagne. La patience des fans est enfin récompensée, avec l’arrivée d’un tout nouvel écrin en plus de l’accession en première division. C’est sous l’égide du sévère Cho Kwi-jae et d’un effectif bâtit pour jouer la promotion que les pourpres parviennent à se hisser dans l'ascenseur après d'innombrables échecs

Arrivé au dernier étage, Kyoto en profite pour se délester de quelques joueurs mineurs, mais subit aussi le départ du meilleur défenseur de J2 en la personne de Jordy Buijs qui préfère continuer sa carrière de taulier de la deuxième division. Une épine dans le pied du Sanga, qui se jette sur une tripotée de joueurs de J2 pour trouver un compère de défense à Shogo Asada. Hisashi Appiah Tawiah, Rikito Inoue, Mendes font leur apparition et se disputeront le deuxième poste de cette charnière centrale.

Kyoto cherche à s’étoffer, prendre du muscle pour pouvoir s’affirmer dans ce nouveau championnat, et décide de faire appel à des anciens de J1.
Avec Tomoya Wakahara toujours blessé et hors jeu, Kyoto a besoin de portiers de qualités pour assurer une défense qui aura besoin de temps pour s’adapter. Michael Woud est préféré pour le poste de titulaire dans les buts, mais les complications sanitaires pourraient pousser Kamifukumoto dans les cages en début de saison.

Des emplettes qui privilégient l’expérience de la première division, que des joueurs comme Martinus, Omae ou encore Yuta Toyokawa sauront apporter. Des habitués de la compétition qui malheureusement ne sont plus tout frais, et pourraient ne pas apporter grand-chose une fois les lacets noués.

Fort heureusement, Kyoto fait pleinement confiance à un entraîneur capable de tirer le meilleur d’un effectif limité. Une qualité qui sans aucun doute sera vitale pour le Sanga cette année, qui pourrait souffrir des gros caractères qu’il emploie.



JUBILO IWATA

Le Jubilo ne se sera pas attardé en deuxième division. Après y avoir passé deux longues saisons, Iwata fait son retour parmi l’élite après un impressionnant parcours et un titre de Champion de J2.

Masakazu Suzuki qui s’est occupé de l’équipe durant ces deux années cède sa place au plébiscité Akira Ito (ex Kofu), qui entraînera pour la première fois au sein de l’élite japonaise à 49 ans. Après trois probantes saisons à la tête du Ventforet, l'entraîneur japonais se voit confier les rênes d’une équipe qui n’entend pas faire l’ascenseur, et qui dans cette optique s’est dotée d’un effectif bourré d’expérience et de revanchards.

Malheureusement pour les fans du Jubilo, cette quête du maintien se fera sans l’attaquant brésilien Lukian. Fer de lance de l’attaque d’Iwata depuis deux ans, il conclut son aventure dans le Shizuoka par un titre de champion et de meilleur buteur de J2. Pour pallier ce départ, c’est deux expérimentés de l’élite qui font leur arrivée, Ryo Germain et Kenyu Sugimoto. Souvent décevants, les deux attaquants se voient donner une énième chance de briller en JLeague, dans un système qui pourrait très bien les mettre en valeur. Adepte du 3-4-2-1, Ito devrait vraisemblablement reconduire sa formation fétiche avec cet effectif, déjà partisan de la tactique.

L’hiver s’est passé sereinement pour le Jubilo qui ne déplore aucun autre départ majeur, et en profite pour se consolider.
Défensivement, le club fait l’effort d’attirer Ricardo Garça en provenance de Vasco, qui devrait logiquement pouvoir s’imposer comme titulaire durant la saison, aux côtés d’un Makito Ito définitivement transféré. La troisième position de ce trio défensif devrait être plus disputée. Le très expérimenté Kentaro Oi et Norimichi Yamamoto, tous deux titulaires l’an dernier, vont devoir faire avec la concurrence nouvelle de Yutaro Hakamata (ex-Yokohama FC) et l’éclosion de Riku Morioka.

La concurrence devrait aussi être rude entre les gardiens de but. Le géant moldave Alexei Coselev arrivé l’an dernier est régulièrement présenté comme le titulaire de la saison à venir. Mais c’est bien Ryuki Miura qui s’était imposé comme portier titulaire en 2021.  Une lutte pour le titulariat dans laquelle s’immisce Yuji Kajikawa qui rejoint le nord du Japon après une saison passée sur le banc des Marinos.

Difficile d’imaginer de telles luttes et bouleversements ailleurs sur le terrain. Dans le cœur du jeu, Ito pourra compter sur une base inchangée, blindée en expérience du très haut niveau. Dans l’entrejeu, la légende Yasuhito Endo retrouve un championnat dont il est le joueur le plus capé, deux ans après avoir été évincé de son club de toujours, le Gamba. Il devrait être accompagné du capitaine Kosuke Yamamoto, pas en reste niveau vécu. Pour épauler la vieille garde, Rikiya Uehara fait son retour au club après une saison passée en J1 du côté de Sendai et c’est un autre brésilien qui débarque à Iwata, en la personne de Dudu.

Si le poste de numéro neuf semble promis à Sugimoto, Ryo Germain pourrait très bien avoir son mot à dire, aussi bien en pointe qu’un peu plus en retrait et dans un profil totalement différent. Il est difficile d’imaginer le Colombien Fabián González s’imposer à ce poste, déjà peu en vue la saison passée.
L’animation offensive devrait être partagée entre Yuki Otsu, Hiroki Yamada et Kotaro Omori, comme l’an dernier. Atsushi Kurokawa, arrivé en provenance d’Omiya est un profil à surveiller en sortie de banc, lui qui devait rejoindre l’Europe la saison passée.

En dominant les couloirs des pelouses de J2, le Jubilo a su imposer sa suprématie en s’appuyant sur une bonne qualité de centre et sur une cible idéale dans la surface, Lukian. Une qualité qui pourrait grandement faire défaut à Iwata cette saison, si Sugimoto ne parvient pas à se métamorphoser. Une force qui n’est pas forcément celle des équipes entraînées par Akira Ito, qui privilégie un jeu basé sur la passe pour terminer ses actions.

Si le Jubilo est parvenu à garder la quasi-intégralité des joueurs qui ont fait sa réussite l’an dernier, la perte de Lukian semble être trop importante pour briller en J1. Plus qu’un joueur, Ito devra se passer de la flamme de cet effectif, un groupe qui pourrait manquer de fougue, nécessaire à son l’accomplissement de son objectif.



@JLeagueFra // @thesoapy_ // @ConsadoleFR // @UrawaRedsFr @NassEl8

// Redacteurs à joindre pour toutes insultes.

この記事が気に入ったらサポートをしてみませんか?